DATES
Samedi 30 octobre 2021 à 16h00
ADRESSE
Institut kurde de Paris
106, rue La Fayette, 75010 Paris
M7 Poissonnière
Gare du Nord - Gare de l’Est
Plan d'accès à l'Institut

Hommage au Dr Najmaddine KARIM



Il y a un an, le 31 octobre, Dr. Najmaddine KARIM, ancien gouverneur de Kirkouk et vice-président de l’Institut kurde est décédé à Washington à l’âge de 71 ans des suites d’une longue maladie.

Neurochirurgien réputé, militant depuis ses années d'université de la cause kurde, patriote solidaire des mouvements kurdes de résistance dans toutes les parties du Kurdistan, diplomate talentueux, gouverneur élu de l'emblématique ville kurde de Kirkouk de 2011 à 2017 il était connu et aimé dans l'ensemble du Kurdistan ainsi que dans la diaspora kurde.

A l’occasion du premier anniversaire de son décès une réunion de commémoration aura lieu le samedi 30 octobre à 16h. au siège de l’Institut kurde pour lui rendre hommage.

Au programme

Témoignages de :

  • Osman BAYDEMIR, ancien député, ancien maire de Diyarbakir
  • Joyce BLAU
  • Kendal NEZAN
  • Un représentant du PDKI

Ces témoignages seront suivis de la projection d’un documentaire inédit sur Dr. Karim. 

 

Né en 1949 à Kirkouk où il a fait ses études primaires et secondaires, il avait été admis à la Faculté de médecine de l'université de Mossoul. Pendant ses années universitaires il a milité au sein de l'Union des étudiants du Kurdistan dont il est devenu l'un des leaders. Dès l'obtention de son diplôme de médecin en 1972 il a rejoint les rangs de la résistance kurde du général Mustafa Barzani. Après l'effondrement de celle-ci à la suite de l'Accord d'Alger du 5 mars 1975 signé entre le Chah d'Iran et Saddam Hussein sur le dos des Kurdes, il s'est exilé aux Etats-Unis. Il y a parachevé ses études à l'Université de George Town de Washington en neurochirurgie. Parallèlement à son activité professionnelle à l'hôpital de la prestigieuse Faculté de médecine John Hopkins et en cabinet, il a continué à militer pour la cause kurde en cofondant le Congrès national kurde de l'Amérique du Nord et il a adhéré en 1989 à l'Institut kurde de Paris dont il est devenu vice-président. Il a joué un rôle important dans la préparation de la Conférence internationale sur le sort des Kurdes après la guerre du Golfe, co-organisée par l'Institut kurde de Paris et Foreign Relations Committee du Sénat américain le 27 février 1991 au Sénat avec la participation de plusieurs sénateurs américains, dont Edward Kennedy, John Kerry, Nancy Pelosi, des leaders kurdes irakiens et de Madame Mitterrand. Cette conférence a joué un rôle majeur dans l'information et la sensibilisation du Congrès américain sur la question kurde; ses participants se sont mobilisés lors de l'exode kurde du printemps 1991 pour obtenir l'engagement de l'administration américaine en faveur de la création d'un Safe Haven, une zone de protection proposée par la France, une no-fly zone décidée en juin 1991 par le Conseil de sécurité de l'ONU qui a permis l'émergence et la reconnaissance de l'actuelle Région autonome du Kurdistan. En 1994, Dr Karim a été, avec Kendal Nezan et Fuad Hussein, actuel ministre des Affaires étrangères de l'Irak, membre de la délégation de l'Institut kurde dépêchée au Kurdistan pour convaincre les leaders des deux partis kurdes irakiens en conflit (PDK ET UPK) à venir participer aux pourparlers de paix organisés en France, au Château de Rambouillet, sous le haut patronage du président Mitterrand, afin de régler leurs différends d'une manière négociée et pacifique. En 1996, Dr Karim a fondé l'Institut kurde de Washington spécialisé dans l'information et la sensibilisation du Congrès et des média américains.

Médecin personnel du général Barzani jusqu'à sa mort en exil à Washington en mars 1979, puis du leader kurde Jalal Talabani, devenu plus tard premier président élu de l'Irak, Dr Karim prodiguait ses soins et ses conseils aux résistants kurdes de toutes les parties du Kurdistan de  passage à Washington. Il favorisait aussi leurs contacts avec le Congrès, les ONGs et les média américains. Il était de fait l'ambassadeur bénévole du Kurdistan à Washington.

Après la chute de Saddam Hussein en 2003, à la demande de son ami Jalal Talabani, il s'est engagé dans la vie politique kurde et irakienne. Elu d'abord député au Parlement irakien en 2005, il a ensuite constitué et dirigé une liste nommée Alliance du Kurdistan qui a très largement gagné les élections provinciales de Kirkouk. Elu gouverneur de sa ville natale il a, dans un contexte politique et sécuritaire difficile, organisé des services de base pour tous les habitants de cette ville à majorité kurde avec d'importantes communautés turkmène, arabe et chrétienne, sans discrimination. Très apprécié de ses administrés, il est resté gouverneur de Kirkouk jusqu'en octobre 2017, date à laquelle les troupes et milices irakiennes ont occupé cette ville. Destitué illégalement par le gouvernement de Bagdad pour avoir organisé le référendum sur l'autodétermination du Kurdistan au cours duquel les habitants de cette province se sont très majoritairement prononcés en faveur de l'indépendance, il s'était replié sur Erbil où son équipe continuait de suivre de près l'évolution de la situation de Kirkouk.