Dimanche 14 février 2021 à 15h17
Bagdad, 14 fév 2021 (AFP) — Les forces kurdes en Syrie ont remis une centaine de combattants irakiens du groupe jihadiste Etat islamique (EI) à Bagdad, a indiqué dimanche une source sécuritaire irakienne haut placée.
Ces combattants remis au cours de la semaine écoulée à Bagdad vont être traduits en justice, a précisé à l'AFP cette source qui a requis l'anonymat.
Dans le nord-est de la Syrie, pays en guerre voisin de l'Irak, un responsable de l'administration autonome kurde, interrogé par l'AFP, a démenti ces informations, affirmant qu'"aucun" Irakien n'avait été livré aux autorités de Bagdad.
L'administration kurde syrienne qui contrôle de vastes pans dans le nord-est du territoire syrien, se montre parfois réticente à communiquer sur certains dossiers en lien avec les combattants de l'EI ou leurs familles retenus par les forces kurdes dans des prisons ou dans des camps en Syrie.
Début 2019, les Forces démocratiques syrienne (FDS), alliance de combattants kurdes et arabes qui a mené la lutte contre l'EI avec le soutien d'une coalition internationale menée par Washington, avaient remis à Bagdad environ 900 Irakiens, la plupart capturés alors qu'ils essayaient de fuir les derniers bastions de l'EI en Syrie, selon des sources judiciaires irakiennes.
Après avoir occupé de 2014 à 2017 de vastes territoires en Syrie et en Irak, l'EI a enchaîné les revers. Fin 2017, l'Irak a annoncé la "victoire" après avoir chassé l'EI de tous les bastions urbains. En mars 2019, l'EI a perdu tous ses fiefs en Syrie.
Quelque 1.600 Irakiens soupçonnés d'avoir combattu pour l'EI sont encore détenus par les FDS, selon un rapport de l'ONU publié début février.
Des centaines de civils sont aussi retenus dans des camps de déplacés comme celui d'Al-Hol, qui abrite plus de 60.000 personnes, dont la moitié seraient des Irakiens.
L'Irak a déjà poursuivi en justice des milliers de ses ressortissants pour appartenance à l'EI, crime passible de la peine de mort selon une loi antiterroriste. Des centaines ont été condamnés à la peine capitale mais peu de ces sentences ont été appliquées, l'administration pénitentiaire devant obtenir un ordre ratifié par la présidence pour les exécuter.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.