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Iran: les manifestations s'étendent à la suite du décès d'une jeune femme


Mercredi 21 septembre 2022 à 08h46

Téhéran, 21 sept 2022 (AFP) — Les manifestations se sont étendues en Iran pour la cinquième nuit consécutive contre la mort d'une jeune femme arrêtée par la police des moeurs chargée de faire respecter un code vestimentaire strict pour les femmes, a rapporté mercredi l'agence officielle Irna.

Des manifestants sont sortis dans les rues d'une quinzaine de villes d'Iran, bloquant la circulation, incendiant des poubelles et des véhicules de police, lançant des pierres sur les forces de sécurité et scandant des slogans hostiles au pouvoir.

La police a utilisé des gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations pour disperser la foule, a précisé l'agence.

Des hommes et des femmes, dont beaucoup avaient ôté leur foulard, se sont rassemblés à Téhéran et dans d'autres grandes villes du pays, notamment à Mashhad (nord-est), Tabriz (nord-ouest), Rasht (nord), Ispahan (centre) et Kish (sud), ajoute l'agence.

Le gouverneur du Kurdistan, Ismail Zarei Koosha, a déclaré mardi que trois personnes avaient été tuées lors des manifestations dans la province.

Mahsa Amini, âgée de 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran où elle était en visite avec sa famille, pour "port de vêtements inappropriés" par la police des moeurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique d'Iran pour les femmes.

En Iran, se couvrir les cheveux est obligatoire en public. La police des moeurs interdit en outre aux femmes de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés et des jeans troués ainsi que des tenues de couleurs vives, entre autres.

Masha Amini est tombée dans le coma après son arrestation et est décédée le 16 septembre à l'hôpital, selon la télévision d'Etat et sa famille.

Sa mort a déclenché de violentes protestations ainsi qu'un tollé international.

A la suite des condamnations de l'ONU, des Etats-Unis, de la France et d'autres pays concernant le cas d'Amini et la gestion des protestations par les forces iraniennes, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a condamné mardi soir ce qu'il a qualifié de "positions interventionnistes étrangères".

"Il est regrettable que certains pays tentent de profiter d'un incident faisant l'objet d'une enquête pour poursuivre leurs objectifs et désirs politiques contre le gouvernement et le peuple iraniens", a-t-il déclaré.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.