Mercredi 14 decembre 2022 à 13h33
Téhéran, 14 déc 2022 (AFP) — Un jeune manifestant, Mahan Sadrat, arrêté en lien avec le mouvement de contestation qui secoue l'Iran depuis trois mois, "a été sauvé de l'exécution", a déclaré mercredi son avocat.
L'Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini le 16 septembre après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran qui lui reprochait d'avoir violé le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes.
"Mon client, Mahan, a été sauvé de l'exécution", a annoncé son avocat, Abbas Mousavi, dans un post sur son compte Instagram.
Le jeune homme âgé d'une vingtaine d'années a été accusé d'être un "mohareb" (en guerre contre Dieu), pour avoir sorti un couteau, provoquant la peur et l'insécurité autour de lui, selon l'agence de presse officielle Irna. Une telle accusation est passible de la peine de mort.
"La condamnation à mort de Mahan Sadrat, l'un des accusés dans les récentes émeutes, a été suspendue", a pour sa part indiqué l'agence de presse Isna citant le bureau des relations publiques de la Cour suprême.
Selon les minutes du procès qui s'est tenu le 3 novembre, Mahsan Sadrat avait rejeté l'accusation d'avoir sorti couteau mais admis avoir mis le feu à une moto, affirme Irna.
La justice iranienne a jusqu'à présent procédé à deux exécutions dans le contexte des manifestations.
Majidreza Rahnavard et Mohsen Shekari, tous deux âgés de 23 ans, ont été pendus après avoir été accusés de "guerre contre Dieu".
Avant les deux exécutions, l'autorité judiciaire avait fait état de 11 condamnations à mort au total en lien avec les manifestations. Selon Amnesty International, 13 personnes ont été condamnées à la peine capitale et neuf autres sont passibles de la peine de mort.
Depuis la mi-septembre, des milliers de personnes ont été arrêtées. Le plus haut organe de sécurité iranien a indiqué le 3 décembre que plus de 200 personnes avaient été tuées y compris des membres du personnel de sécurité.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.