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Contestation en Iran: un ministre appelle à une plus grande ouverture


Jeudi 26 janvier 2023 à 09h34

Téhéran, 26 jan 2023 (AFP) — Un ministre iranien a appelé le pouvoir à promouvoir une plus grande ouverture dans l'espace social, notamment pour les femmes, dans le contexte de la contestation déclenchée par la mort de Mahsa Amini, ont rapporté jeudi des médias iraniens.

A la sortie d'une réunion du gouvernement mercredi, le ministre du Tourisme et du Patrimoine, Ezzatollah Zarghami, a fait allusion au fait que de plus en plus de femmes étaient vues tête nue en public depuis le début du mouvement de contestation, alors que la loi impose le port d'un voile depuis la Révolution islamique de 1979.

"Je conseille à un homme qui se comporte sévèrement" envers une femme ne portant pas de voile "de fermer les yeux si la regarder l'excite", a déclaré le ministre, cité par l'agence de presse Isna et plusieurs quotidiens.

"L'étroitesse d'esprit existe malheureusement dans le pays mais on ne peut plus être dur envers le peuple", a-t-il lancé. "Pour développer le tourisme et améliorer la vie sociale, il faut ouvrir l'espace, comprendre la population et ne pas être strict avec elle", selon lui.

M. Zarghami avait été vivement critiqué par les ultraconservateurs en octobre pour avoir dénoncé une organisation étatique chargée du superviser le voile musulman.

"Aujourd'hui, nos jeunes filles et étudiantes marchent dans la rue sans foulard. Qu'est-il arrivé?", avait également déclaré en novembre le ministre, cité par des médias.

Le 10 janvier, l'Autorité judiciaire avait déclaré vouloir faire appliquer de nouveau une loi prévoyant de sévères sanctions, comme l'exil, pour les personnes ne respectant pas l'obligation du port du voile.

L'Iran est secoué par des manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile en public.

Les autorités iraniennes qualifient généralement les protestations d'"émeutes" encouragées par des pays et organisations hostiles à l'Iran.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.