Vendredi 3 mars 2023 à 22h36
Paris, 3 mars 2023 (AFP) — La cour d'assises spéciale a condamné vendredi à dix ans de réclusion criminelle la "revenante" de Syrie Amandine Le Coz, qui a passé cinq ans sur le territoire du groupe Etat islamique (EI) et reconnu avoir voulu mourir "en martyre".
La cour a assorti sa peine d'une mesure de sûreté des deux tiers, et ordonné un suivi socio-judiciaire pendant sept ans après sa sortie de prison.
Amandine Le Coz, marinière et longs cheveux châtains sur les épaules, a écouté le verdict visiblement tendue, les bras accrochés au rebord du box. "Vous avez compris ?", lui demande le président Laurent Raviot. "Mon avocate m'expliquera", répond la jeune femme de 32 ans.
La cour a "considéré que vous aviez fait des efforts, mais vous avez encore besoin de faire des efforts, et d'être accompagnée", lui dit le président de la cour.
"Effectivement", "Merci M. le président", répond Amandine Le Coz.
L'accusée, originaire du Val-d'Oise, était jugée depuis jeudi pour association de malfaiteurs terroriste (AMT) criminelle.
A l'audience, elle a reconnu pour la première fois avoir envisagé de se "faire exploser". "Je voulais mourir en martyre, oui c'est vrai, parce que j'avais peur de l'enfer", a déclaré, pleine de "honte", celle qui a assuré avoir depuis "appris à réfléchir".
Après une conversion à l'islam puis une radicalisation express quand elle avait 24 ans, elle s'était "mariée" sur internet avec un combattant jihadiste de l'EI puis l'avait rejoint en Syrie avec l'aide de la famille de ce dernier.
Elle a passé près de cinq ans sur place, se remariant plus tard avec un autre combattant du groupe avec qui elle aura un enfant, avant de se rendre en 2018 aux forces kurdes. Elle avait été expulsée vers la France avec d'autres femmes fin 2019.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.