Page Précédente

Irak: un civil tué et des blessés lors de manifestations à Kirkouk


Samedi 2 septembre 2023 à 19h07

Kirkouk (Irak), 2 sept 2023 (AFP) — Au moins un civil a été tué et huit autres personnes blessées samedi lors de manifestations rivales à Kirkouk, ville multiethnique du nord de l'Irak où les autorités ont instauré un couvre-feu, ont indiqué des responsables locaux.

L'identité et les circonstances de la mort de ce "civil" n'étaient pas claires dans l'immédiat, a déclaré à l'AFP le directeur des autorités médicales de Kirkouk, Ziad Khalaf.

Les personnes blessées, dont un membre des forces de l'ordre, ont été touchées par "des tirs, des jets de pierre ou du verre", a-t-il dit.

Ce bilan a été confirmé par le porte-parole de la police de Kirkouk, Amer Chouani, qui a fait état d'"un mort et de cinq blessés", selon la chaîne régionale Kurdistan 24.

Les manifestations rivales réunissaient, d'un côté, des habitants kurdes et, de l'autre, des protestataires turkmènes et arabes.

Déployées pour faire tampon entre les deux camps, les forces de l'ordre ont effectué des tirs de sommation pour contraindre les manifestants kurdes à se disperser. Des véhicules ont été incendiés sur une grande avenue, selon le correspondant de l'AFP.

Depuis près d'une semaine, les tensions couvent à Kirkouk, ville que se disputent historiquement le pouvoir fédéral de Bagdad et les autorités de la région autonome du Kurdistan d'Irak, dans le nord.

Lundi, des protestataires des communautés arabe et turkmène ont instauré un sit-in près du quartier général des forces de sécurité irakiennes dans la province de Kirkouk, après des informations selon lesquelles le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani avait ordonné aux forces de l'ordre de remettre ce site au Parti démocratique du Kurdistan (PDK), qui l'occupait autrefois.

Samedi, des manifestants kurdes se sont mobilisés à leur tour en fin d'après-midi et ont tenté de rallier le QG, d'après un correspondant de l'AFP à Kirkouk.

Dans un communiqué, le Premier ministre a ordonné samedi soir "l'instauration d'un couvre-feu à Kirkouk et l'organisation de vastes opérations sécuritaires pour ratisser les zones secouées par des émeutes".

Il a appelé "tous les partis politiques" à prendre leurs responsabilités pour "éviter les dissensions et maintenir la sécurité, la stabilité et l'ordre dans la province de Kirkouk".

En 2014, le PDK et les peshmergas, forces de sécurité du Kurdistan autonome, avaient brièvement pris le contrôle de la région pétrolière de Kirkouk. Mais ils en avaient été expulsés à l'automne 2017 par les troupes fédérales, en rétorsion à un référendum d'indépendance kurde qui s'était soldé par un échec.

Malgré des relations en dents de scie, le gouvernement de Mohamed Chia al-Soudani a réussi à relativement réchauffer les relations entre Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan autonome.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.