Mercredi 19 juin 2024 à 21h02
Ryad, 19 juin 2024 (AFP) — Des proches de pèlerins portés disparus pendant le hajj en Arabie saoudite ont fouillé les hôpitaux mercredi, redoutant le pire après la mort de plus de 900 fidèles lors de ce grand pèlerinage musulman annuel, la plupart en raison de la canicule.
La majorité des pèlerins tués lors du hajj qui s'est déroulé la semaine dernière à La Mecque, la ville la plus sainte de l'Islam dans l'ouest de l'Arabie saoudite, sont de nationalité égyptienne.
Selon un diplomate arabe, le bilan des morts égyptiens au hajj est monté à au moins 600. "Tous les décès (nouvellement annoncés) sont dus à la chaleur", a-t-il dit à l'AFP, alors que les températures avaient atteint les 51,8 degrés Celsius.
Précédemment, d'autres diplomates ont fait état d'au moins 323 Egyptiens décédés pendant le hajj, auquel ont participé environ 1,8 million de personnes cette année, la plupart venus de l'étranger.
Les responsables égyptiens en Arabie saoudite "ont été informés jusqu'à présent de 1.400 cas de pèlerins portés disparus", ce chiffre englobant les 600 pèlerins morts, a ajouté le diplomate arabe.
Le nouveau bilan égyptien porte à 922 le nombre total de morts comptabilisés jusqu'à présent au hajj, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données fournies par différents pays.
Mabrouka bint Salem Shoushana, de Tunisie, une septuagénaire, est portée disparue depuis le temps fort du pèlerinage samedi au mont Arafat, a dit à l'AFP son mari, Mohammed.
Parce qu'elle n'était pas enregistrée et n'avait pas de permis officiel pour le hajj, elle n'a pas pu accéder aux installations climatisées qui permettent aux pèlerins de se rafraîchir après des heures de prières en plein air, a-t-il expliqué.
"Elle avait tellement chaud et elle n'avait aucun endroit où dormir. Je l'ai cherché dans tous les hôpitaux. Et jusqu'à présent je ne sais rien sur elle".
- Réseaux sociaux inondés -
Il est loin d'être le seul à avoir désespérément besoin d'informations.
Facebook et d'autres réseaux sociaux ont été inondés de photos de personnes disparues et de demandes d'informations.
Ghada Mahmoud Dawoud, une Egyptienne est portée disparue depuis samedi.
"J'ai reçu un appel de sa fille en Egypte me demandant de publier sur Facebook un message qui pourrait aider à la retrouver", a déclaré un ami de la famille basé en Arabie saoudite, qui a requis l'anonymat.
"Nous ne l'avons pas trouvée sur la liste des personnes décédées, ce qui nous donne l'espoir qu'elle est encore en vie."
Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam et tout musulman, qui en a les moyens, doit le faire au moins une fois dans sa vie.
Les dates du hajj sont déterminées selon le calendrier musulman, basé sur les cycles lunaires, et les rituels se sont déroulés ces dernières années sous des températures caniculaires.
- Changement climatique -
Ce pèlerinage subit de plus en plus les effets du changement climatique, a averti une étude saoudienne publiée en mai selon laquelle les températures sur les sites où se déroulent les rituels augmentent de 0,4 degré Celsius tous les dix ans.
Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins tentent d'accomplir le hajj par des voies irrégulières, car ils ne peuvent pas se permettre les permis officiels, souvent coûteux.
Outre les morts égyptiens, 60 décès de Jordaniens ont été annoncés par des diplomates arabes. Des décès ont également été confirmés en Indonésie, en Iran, au Sénégal, en Tunisie et au Kurdistan irakien. Un diplomate asiatique a fait état de "68 décès" parmi les pèlerins indiens.
Les diplomates ont indiqué la veille que 550 corps avaient été transportés à la morgue d'Al-Muaisem, l'une des plus importantes de La Mecque.
Dimanche, les autorités saoudiennes avaient affirmé dimanche avoir traité plus de 2.000 pèlerins souffrant de stress thermique, sans fournir d'informations sur des décès.
Houria Sharif, une Egyptienne de 70 ans, est portée disparue depuis qu'elle a prié samedi sur le mont Arafat.
"Nous avons tapé sur plein de portes mais nous ne l'avons pas trouvée jusqu'à présent", a déclaré une amie.
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.