Mardi 22 octobre 2019 à 16h32
Damas, 22 oct 2019 (AFP) — Le président syrien Bachar al-Assad a réaffirmé mardi son soutien, sans les nommer, aux combattants kurdes dans le nord-est de la Syrie qui tentent de repousser une offensive turque, quelques jours après le début du déploiement de son armée dans cette zone.
"Nous sommes prêts à soutenir toute (...) résistance à l'agression turque", a affirmé M. Assad dans le cadre d'une visite inédite qu'il a effectuée dans la région d'Idleb (nord-ouest), autre front de la guerre en Syrie situé près de la frontière mais à plusieurs centaines de km.
Un appui aux Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, "constitue un devoir constitutionnel et national indiscutable", a ajouté le président syrien, dont le pays est déchiré depuis 2011 par une guerre meurtrière aux multiples ramifications.
L'opération turque lancée le 9 octobre dans le nord-est de la Syrie contre les FDS -dont la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) est l'épine dorsale- a été suspendue jusqu'à 19H00 GMT mardi à la faveur d'une trêve négocié entre Washington et Ankara.
La Turquie rejette tout projet d'autonomie kurde à sa frontière, craignant qu'un noyau d'Etat kurde ne galvanise les velléités séparatistes de cette communauté vivant sur son sol.
Son offensive dans le nord de la Syrie vise à créer une "zone de sécurité" empêchant toute autonomie kurde, et à rapatrier une partie des 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.
Damas a longtemps critiqué l'alliance entre les Kurdes et les Etats-Unis, engagés ensemble ces dernières années dans la lutte antijihadistes, allant jusqu'à qualifier les Kurdes de "traîtres".
Mais la décision du président américain Donald Trump de retirer ses troupes du nord du pays, laissant le champ libre à la Turquie, a provoqué un rapprochement entre le régime syrien et les Kurdes.
L'armée syrienne s'est ainsi déployée la semaine dernière dans plusieurs secteurs du nord-est du pays, notamment dans les villes de Minbej et Kobané, en vertu d'un accord avec les autorités kurdes.
Selon M. Assad, la priorité désormais est à "la résistance contre cette agression" et non de "blâmer les autres".
Les liens entre Damas et les Kurdes ont évolué au rythme du conflit syrien.
D'abord "neutres" face au régime et à la rébellion anti-Assad, les Kurdes se sont imposés comme le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), avec le soutien des Etats-Unis.
Damas, qui refuse également tout projet d'autonomie kurde, a maintes fois menacé les Kurdes d'une reconquête par la force de leurs zones.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.