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Attentat à Istanbul revendiqué par un groupe kurde, trois blessés


Mercredi 5 avril 2006 à 22h27

ISTANBUL, 5 avr 2006 (AFP) — Un attentat à la bombe mercredi à Istanbul contre une permanence du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir) a fait trois blessés et a été revendiqué par un groupe séparatiste kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Fethi Kaya, chef de la section de l'AKP à Esenyurt, un quartier d'Istanbul, a déclaré à l'AFP que la bombe avait été placée dans une poubelle à l'entrée de la permanence, au deuxième étage d'un immeuble de cinq étages.

L'explosion a gravement endommagé la permanence. Les télévisions ont montré les fenêtres brisées et des débris de verre sur la chaussée.

Trois personnes, dont un permanent de l'AKP, ont été blessées, mais aucune n'était dans un état grave, a déclaré le chef de l'AKP pour Istanbul, Mehmet Muezzinoglu, à la chaîne de télévision CNN-Turk.

Dans un communiqué publié sur leur site internet, les Faucons de la liberté du Kurdistan ont revendiqué la responsabilité de l'attentat.

Ils ont déclaré qu'il s'agissait d'une riposte à la répression par les forces gouvernementales des émeutes kurdes survenues la semaine dernière dans le sud-est de la Turquie, région à majorité kurde, et à Istanbul.

Ces affrontements ont fait un total de 15 morts, 13 dans le sud-est (dont trois enfants) et trois à Istanbul.

Les TAK ont menacé de commettre de nouveaux attentats. "Les assassins d'enfants (...) qui apportent le massacre et la mort à notre peuple (...) ne pourront pas échapper à nos unités de représailles", affirme le groupe dans son communiqué.

"Nous poursuivrons les actions contre l'AKP fasciste et toutes les institutions fascistes qui soutiennent et exécutent le massacre de notre peuple", déclarent les TAK.

Les TAK ont déjà revendiqué dans le passé plusieurs attentats meurtriers.

Les autorités turques déclarent que les Faucons de la liberté du Kurdistan sont une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation séparatiste interdite et considérée comme terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le PKK, pour sa part, dément tout lien avec les TAK.

Plus de 37.000 personnes ont été tuées depuis que le PKK a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir la création d'une entité kurde séparée dans le sud-est de la Turquie.

La tension s'accroît dans cette région depuis juin 2004, date à laquelle le PKK a annulé un cessez-le-feu qu'il avait décrété unilatéralement.

Les émeutes de la semaine dernière, qui ont éclaté après les obsèques de membres du PKK tués par les forces de sécurité, sont les plus violentes dans la région depuis au moins une décennie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.