Samedi 16 novembre 2024 à 17h12
Francfort (Allemagne), 16 nov 2024 (AFP) — Des milliers de manifestants ont défilé samedi à Cologne, à l'ouest de l'Allemagne, pour réclamer la libération du chef kurde du PKK, Abdullah Öcalan, arrêté il y a 25 ans et emprisonné en Turquie, dans le contexte de signes d'apaisement entre le gouvernement turque et le PKK.
Ils ont défilé l'après-midi dans le centre-ville de Cologne, portant des pancartes au slogan "Liberté pour Abdullah Öcalan", et à l'effigie du fondateur et chef historique du PKK, condamné à vie et détenu sur une île au large d'Istanbul depuis 1999.
Cette manifestation fait écho aux déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan fin octobre, qui a affirmé "tendre la main aux frères kurdes".
Le président du parti nationaliste turque MHP, principal allié de M. Erdogan, a invité Abdullah Öcalan à s'exprimer devant le Parlement pour annoncer la dissolution du PKK, laissant entrevoir la possibilité de sa libération.
Au cours de la manifestation, la police de Cologne, qui a compté des "milliers de manifestants", n'a rapporté aucun débordements.
Elle a arrêté le cortège à deux reprises pour relever des "symboles qui pourraient avoir un lien avec le PKK, ce qui est interdit", a expliqué un porte-parole de la police municipale à l'AFP. Les symboles seront analysés dans les prochains jours.
L'organisation PKK est classée terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux et il est interdit de montrer en public ses symboles en Allemagne.
Malgré l'enfermement et le silence, celui que ses fidèles appellent "Apo" ou "Serok" ("oncle" et "chef", en kurde) continue d'incarner la rébellion kurde en Turquie, où le conflit entre le PKK et l'Etat a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Son aura perdure également en Europe, où des réfugiés kurdes brandissent à longueur d'années des drapeaux et pancartes frappés de son visage rond à l'épaisse moustache noire - bien que les dernières images du leader kurde, vieilles d'une décennie, montrent un homme à la moustache et aux cheveux blanchis par l'âge.
La Turquie est cette année le troisième pays d'origine des demandeurs d'asile en Allemagne, après la Syrie et l'Afghanistan, selon le ministère de l'Intérieur. La plupart des demandeurs déclarent appartenir à la minorité kurde, d'après le quotidien allemand FAZ.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.