Mardi 28 juin 2022 à 11h35
Istanbul, 28 juin 2022 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi une possible rencontre avec le président américain Joe Biden "ce soir ou demain" à Madrid, à quelques heures du sommet de l'Otan.
"J'ai parlé ce matin au président Biden, il a exprimé son désir d'une rencontre ce soir ou demain. C'est une chose possible", a déclaré le chef de l'Etat turc devant la presse avant de décoller pour l'Espagne.
"Le sujet le plus important est celui des F-16. Il est sur la table", a-t-il ajouté au sujet des avions de chasse commandés et partiellement payés par Ankara mais dont Washington a suspendu le contrat après que la Turquie eut acquis un système de défense russe S-400.
La dernière rencontre entre les deux responsables, après des mois de brouille entre Ankara et Washington, date d'octobre dernier à Rome en marge du G-20, le sommet des 20 pays les plus industrialisés.
M. Erdogan, qui s'oppose depuis mi-mai à l'adhésion à l'Alliance atlantique de la Suède et de la Finlande, doit également rencontrer mardi à Madrid ses homologues des deux pays nordiques.
"Nous allons rencontrer aujourd'hui la Première ministre de la Suède, le président finlandais et le secrétaire général de l'Otan: nous verrons où ils en sont", a-t-il dit.
"Nous voulons des résultats, pas des mots creux", a-t-il prévenu.
"Notre principale attente à ce sommet est la solidarité inconditionnelle dont (l'Otan) peut témoigner. Nous appartenons à l'Alliance atlantique depuis 70 ans, la Turquie n'est pas membre de l'Otan par hasard", a insisté M. Erdogan.
"Si la Suède et la Finlande doivent devenir membres de l'Otan, elles doivent prendre en compte les inquiétudes de la Turquie, il ne peut en être autrement", a-t-il poursuivi.
Lundi soir, le président turc avait déclaré que la Turquie fournirait lors du sommet "des documents et des images démontrant l'hypocrisie de nos interlocuteurs à l'égard des organisations terroristes kurdes, comme le PKK, les YPG, et FETO (le groupe Gülen)".
Mardi, le président Erdogan a par ailleurs réitéré son opposition à toute rencontre avec le Premier ministre grec lors du sommet de Madrid, en pleine période de tensions notamment sur la question de la mer Egée.
"Il est impossible pour moi de rencontrer M. Mitsotakis. Nous avons fermé la porte à cela", a-t-il déclaré.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.