Mercredi 18 janvier 2023 à 19h06
Mossoul (Irak), 18 jan 2023 (AFP) — Cent quarante-deux familles irakiennes, soit 580 personnes, ont été transférées du camp syrien d'Al-Hol, qui abrite des familles de jihadistes, vers le camp d'Al-Jadaa en Irak, ont annoncé mercredi un responsable irakien et l'armée américaine.
Situé dans le nord-est de la Syrie, le camp d'Al-Hol, sous administration kurde, compte environ 50.000 proches de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) depuis la défaite de l'EI, ainsi que des déplacés syriens et des réfugiés irakiens.
Depuis le mois de mai 2021, des centaines de familles de ce camp ont été envoyées vers celui d'Al-Jadaa, de nombreuses l'ayant quitté depuis.
"Les efforts déployés par le gouvernement irakien ont abouti au transfert de 142 familles irakiennes depuis le camp syrien d'Al-Hol vers Al-Jadaa", a indiqué sur Twitter le conseiller irakien à la sécurité nationale Qassem Al-Araji dans la nuit de mardi à mercredi.
Il s'agit de "580 personnes", a précisé mercredi le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué, expliquant que le transfert avait eu lieu le 14 janvier.
Les Etats-Unis sont à la tête d'une coalition internationale qui combat les jihadistes en Irak et en Syrie, et ont notamment aidé les forces kurdes à défaire l'EI dans ce dernier pays en 2019.
L'arrivée des derniers déplacés dans le camp irakien porte à 542 le nombre de familles qui s'y trouve désormais.
Mais leur retour en Irak suscite la polémique parmi une population dont une partie a été martyrisée pendant trois ans par les exactions de l'EI, organisation ultra-radicale qui a occupé jusqu'à un tiers du territoire irakien à partir de 2014 et jusqu'en 2017.
En décembre 2021, les autorités irakiennes avaient fait part de leur intention de fermer Al-Jadaa, dernier camp à abriter des déplacés en Irak hors de la région autonome du Kurdistan qui compte 26 camps.
Depuis pourtant, le dossier n'a semble-t-il pas avancé. Le retour des déplacés dans leurs régions d'origine nécessite un long et fastidieux processus teinté bien souvent de rejet de la part des populations locales.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le conflit avec l'EI a provoqué le déplacement de six millions d'Irakiens. Cinq ans après que l'Etat irakien a déclaré sa "victoire" sur les jihadistes, 1,2 million d'Irakiens ne sont toujours pas rentrés chez eux.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.