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Irak: 64 nouveaux députés prêtent serment, une coalition pro-Iran en embuscade


Jeudi 23 juin 2022 à 15h32

Bagdad, 23 juin 2022 (AFP) — Soixante-quatre nouveaux députés ont prêté serment jeudi au Parlement irakien pour remplacer les élus démissionnaires du leader Moqtada Sadr, faisant d'une coalition de partis chiites pro-Iran la force la plus importante dans l'hémicycle, selon un décompte de l'AFP.

L'Irak est en plein marasme politique depuis les élections d'octobre 2021. Les partis chiites, majoritaires, ne sont pas parvenus à doter le pays d'un nouveau chef de gouvernement.

La crise s'est accentuée le 12 juin avec la démission des 73 élus du courant du clerc chiite Moqtada Sadr. Il signifiait ainsi protester contre l'inertie.

A la suite de cette démission collective, les candidats arrivés en deuxième position lors des législatives ont hérité des sièges laissés vacants.

Au total, 64 de ces nouveaux parlementaires ont prêté serment lors d'une séance extraordinaire jeudi, a constaté un correspondant de l'AFP.

Sur les 73 sièges vacants, une quarantaine est revenue à des membres du Cadre de coordination, d'après un calcul effectué par l'AFP. Cette coalition disposerait à présent d'environ 130 sièges sur les 329 que compte l'Assemblée. Aucun chiffre officiel n'a été diffusé par les services du Parlement.

Cette majorité relative donne au Cadre de coordination un poids supplémentaire dans le processus de désignation du nouveau Premier ministre que l'Irak attend depuis les législatives il y a plus de huit mois.

L'incontournable Moqtada Sadr était sorti grand gagnant de ce scrutin. Il avait alors engagé un bras de fer avec ses adversaires du Cadre de coordination, qui représentent l'autre pôle du chiisme politique irakien.

Allié à des forces sunnites et kurdes, Moqtada Sadr entendait briser la tradition qui voulait que toutes les forces chiites soient parties prenantes dans un "gouvernement de consensus". Il voulait un "gouvernement majoritaire" qui aurait repoussé le Cadre de coordination dans l'opposition. En vain.

Mais la démission de ses députés ne signifie pas une mise en retrait complète de Moqtada Sadr, estime le politologue Hamzeh Hadad qui met en garde contre "l'instabilité, surtout si les sadristes n'obtiennent pas de postes au sein de l'exécutif".

Faute de majorité claire et de consensus, le Parlement a échoué par trois fois depuis le début de l'année à organiser l'élection du président de la République, première étape avant la désignation du Premier ministre et la formation du gouvernement.

Tous les délais impartis par la Constitution ont été dépassés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.