Vendredi 14 novembre 2014 à 12h38
Bagdad, 14 nov 2014 (AFP) — L'accord préliminaire conclu entre Bagdad et la région autonome du Kurdistan pour régler notamment un différend pétrolier réduit la menace d'une partition de l'Irak et ouvre la voie à des solutions permanentes, s'est félicité vendredi le ministre irakien du Pétrole.
L'émissaire de l'ONU en Irak Nickolay Mladenov a dans le même temps qualifié cet accord de "premier pas très important" dans la résolution de ce différend qui porte aussi sur des questions budgétaires et empoisonne depuis près d'un an les relations entre Erbil, capitale du Kurdistan, et les autorités fédérales.
Le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) a annoncé jeudi que dans un premier temps le gouvernement fédéral allait lui transférer 500 millions de dollars (400 millions d'euros) en échange de quoi la région autonome mettrait 150.000 barils par jour à sa disposition.
Le paiement d'avance par Bagdad aidera à verser les salaires des fonctionnaires kurdes, comme la Constitution l'oblige à le faire, et atténuer la pression sur le budget de la région autonome.
La crise "avait créé des dissensions qui menaçaient non seulement les intérêts économiques, sécuritaires et politiques, mais également l'unité nationale", a déclaré dans un communiqué le ministre du Pétrole Adel Abdel Mahdi.
En juillet, les autorités kurdes étaient même allées jusqu'à annoncer leur volonté de tenir un référendum d'indépendance.
La querelle nuisait aux deux parties, avec l'Irak perdant les recettes des exportations pétrolières qui étaient directement versées au Kurdistan, et la région autonome qui ne recevait pas les paiements budgétaires des autorités fédérales, a ajouté le ministre.
Ce n'est pas un accord final mais il "ouvre la voie à (...) l'adoption de solutions globales, justes et constitutionnelles", a-t-il dit.
L'accord a été conclu lors d'une réunion à Erbil, la capitale du Kurdistan, entre Adel Abdel Mahdi, le Premier ministre kurde Nechervan Barzani et son adjoint Qubad Talabani.
Le GRK a indiqué dans un communiqué que M. Barzani conduirait "dans les prochains jours" une délégation à Bagdad pour parvenir à "une solution globale, équitable et constitutionnelle à tous les différends en suspens".
Cet accord est l'une des réalisations les plus importantes du nouveau gouvernement irakien que dirige le Premier ministre Haïdar al-Abadi.
Dans cette querelle, Bagdad estime que l'énergie produite dans les régions appartient au pays tout entier alors que le Kurdistan traite directement avec des compagnies pétrolières au motif que le pétrole produit sur son sol est sa propriété.
Un accord sur ce sujet est vu comme l'une des étapes essentielles pour améliorer la coopération entre Bagdad et Erbil notamment dans leur lutte commune contre le groupe jihadiste Etat islamique, qui contrôle de larges pans du territoire irakien, notamment des zones très proches du Kurdistan.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.