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Irak: l'ex-soubrette éthiopienne devient une star de la chanson au Kurdistan


Samedi 6 novembre 2010 à 14h58

ERBIL (Irak), 6 nov 2010 (AFP) — L'ancienne soubrette éthiopienne Mahlet est devenue en quelques mois une vedette de la chanson au Kurdistan irakien, ses photos s'étalant dans les magazines et un clip étant sur le point de sortir.

En raison du boom économique, cette région du nord de l'Irak connaît un afflux d'employés de maison venus d'Asie et d'Afrique et la jeune Mahlet, 20 ans, originaire d'Addis Abeba, est arrivée il y a trois ans pour s'occuper du ménage chez Halcout Zahir, un célèbre musicien kurde.

"J'avais l'habitude d'écouter dans sa maison de nombreux chanteurs qui passaient le voir et comme je parle bien le kurde, j'ai commencé à apprendre les airs par coeur et à les fredonner", a indiqué à l'AFP l'artiste, qui a pris le nom de Maha et prépare un clip en kurde et en amharique.

La chanteuse Dashni Mourad, surnommée la Shakira du Kurdistan, l'a entendue fredonner un air alors qu'elle était venue utiliser le studio que Halcout Zahir possède chez lui. Elle a aimé la voix de la jeune Ethiopienne et a convaincu Halcout Zahir de l'écouter.

"Je lui ai demandé de chanter et je n'en ai pas cru mes oreilles tant sa voix était belle. Le poète Hama Hassan Ibrahim a écrit les paroles et j'ai composé la musique", a expliqué Halcout Zahir.

"Une partie est en kurde et l'autre en amharique et elle raconte l'arrivée de Maha au Kurdistan pour travailler comme servante. Je lui trouvé son nom d'artiste et nous sommes en train d'enregister un clip. Elle fait partie de la famille", a ajouté le musicien.

Cette jeune femme à la peau brune a déjà fait la une des magazines féminins du Kurdistan et devrait apparaître prochainement sur les chaînes kurdes. "Dans mon pays, je chantais à l'église mais j'ai arrêté en raison des difficultés économiques auxquelles j'étais confrontée", ajoute-t-elle.

Son rêve est de chanter en Ethiopie.

"Je désire devenir célèbre et si j'ai du succès ici je voudrais retourner dans mon pays pour y poursuivre ma carrière car en Ethiopie une femme est totalement libre de chanter et je pense que ma famille sera fière de moi", a-t-elle ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.