Mercredi 3 octobre 2007 à 12h45
BAGDAD, 3 oct 2007 (AFP) — Les autorités de la région autonome du Kurdistan irakien ont approuvé la signature de quatre nouveaux contrats pétroliers dans cette partie du nord de l'Irak, au risque de précipiter une crise avec le gouvernement de Bagdad qui a déjà jugé un premier contrat illégal.
"Le Conseil régional kurde du pétrole et du gaz a approuvé quatre contrats de production pétrolière et deux projets de raffinerie dans la région du Kurdistan", a annoncé mercredi dans un communiqué le ministère des Ressources naturelles du gouvernement autonome kurde.
Un premier contrat de partage de production (PSC) sur le bloc de Miran (1.015 km2, dans la province de Souleimaniyeh) a été signé avec Heritage Energy Middle East Limited, filiale du groupe canadien Heritage Oil and Gas.
Le second contrat concerne le bloc Sindi/Amedi (2.358 km2) près de la frontière irako-turque, qui a été attribué à Perenco S.A., filiale du groupe franco-britannique du même nom.
"La signature de deux prochains contrats PSCs avec des compagnies internationales expérimentées suivra très prochainement", selon le ministère kurde des Ressources naturelles.
Les investissements nécessaires à la réalisation de ces quatre contrats et de deux raffineries sont d'environ 800 millions de dollars.
Début septembre, les autorités du Kurdistan autonome avaient déjà annoncé la signature d'un contrat avec une filiale locale des compagnies américaines Hunt Oil Company et Impulse Energy Corporation (IEC), pour l'exploration de champs pétroliers dans la province kurde de Dahouk.
Il s'agissait du premier contrat signé par le gouvernement kurde après l'adoption début août par le Parlement régional d'une nouvelle législation sur le pétrole et le gaz.
L'ambassade des Etats-Unis a critiqué ce premier accord qui a créé, selon elle, des "tensions inutiles" avec le gouvernement irakien.
Le ministre irakien du Pétrole Hussein Chahristani a par la suite jugé ce contrat "illégal", suscitant le vif mécontentement des responsables kurdes.
Le Parlement irakien doit examiner par ailleurs un projet de loi controversé sur le pétrole, déjà approuvé en juillet par le gouvernement.
Considérée par Washington comme un point essentiel pour la réconciliation nationale en Irak, cette loi vise à partager équitablement les revenus du pétrole entre les 18 provinces, et à faciliter les investissements étrangers.
Elle constitue un dossier des plus sensibles dans ce pays qui abrite les troisièmes réserves mondiales d'or noir.
Le gouvernement du Kurdistan irakien est hostile à ce projet de loi depuis qu'un amendement y a été ajouté "stipulant que les contrats d'exploration de pétrole seront du ressort du gouvernement central". L'exécutif kurde y voit une perte de ses prérogatives et une menace à ses intérêts.
Aucune date n'a été fixée pour la discussion par le Parlement de cette loi qui doit mettre fin à la confusion sur les conditions juridiques et politique de l'exploitation des ressources en hydrocarbures, secteur clé de l'économie.
En attendant la ratification de la nouvelle législation, la loi ancienne demeure en vigueur, mais ne permet pas la signature de nouveaux contrats, puisqu'elle prévoit, elle aussi, leur ratification par les députés.
Les grandes compagnies internationales comme BP, Shell, Total et Chevron, sont toujours en position d'attente. Mais, au Kurdistan, les investisseurs de second rang se sont mobilisés, en profitant de la sécurité régnant dans cette région.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.