Samedi 26 juin 2021 à 17h21
Erbil (Irak), 26 juin 2021 (AFP) — Trois drones chargés d'explosifs ont frappé le nord de l'Irak, près d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, où se trouve un consulat américain, ont rapporté samedi les autorités kurdes.
L'attaque a eu lieu près d'Erbil dans la nuit de vendredi à samedi, selon l'unité antiterrorisme du Kurdistan. Deux des drones ont touché et endommagé une maison tandis qu'un troisième n'a pas explosé, a-t-elle ajouté sans plus de précisions.
L'annonce de cette attaque intervient le jour où le Hachd al-Chaabi, une coalition paramilitaire pro-Iran opposée à la présence américaine en Irak, a tenu une parade près de Bagdad à laquelle ont assisté de hauts responsables.
Le consulat américain a condamné dans un tweet cette nouvelle attaque, soulignant qu'elle "représentait une violation claire de la souveraineté irakienne".
Les intérêts américains en Irak sont la cible d'attaques répétées ces derniers mois. Les Etats-Unis accusent systématiquement les factions pro-Iran d'en être les responsables.
Depuis le début de l'année, quelque 43 attaques ont visé les intérêts des Etats-Unis dans le pays, où sont déployés 2.500 soldats américains dans le cadre d'une coalition internationale de lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique.
L'utilisation nouvelle des drones est un casse-tête pour la coalition car ces engins volants peuvent échapper aux batteries de défense C-RAM, installées par l'armée américaine pour défendre ses troupes.
En avril, un drone "chargé de TNT", selon les autorités kurdes, s'était écrasé sur le QG de la coalition à l'aéroport d'Erbil.
Un "drone piégé" s'est également écrasé en mai sur la base aérienne irakienne d'Aïn al-Assad (ouest) abritant des Américains.
Et début juin, trois drones ont visé l'aéroport de Bagdad, où sont aussi déployés des soldats américains, après que cinq roquettes avaient été tirées plus tôt dans la journée sur une base aérienne où opèrent des compagnies américaines.
Après cette démonstration de force, les autorités irakiennes avaient annoncé libérer Qassem Mouslah, l'un des commandants les plus influents du Hachd al-Chaabi, suspecté d'avoir ordonné le récent assassinat d'une figure de la contestation antipouvoir.
Considéré par des analystes comme la principale force politique en Irak, le Hachd a tenu samedi une parade militaire dans la province de Diyala, qui borde Bagdad à l'est, pour célébrer son septième anniversaire.
Lors du défilé, le Hachd a exhibé ses armes, notamment des lance-roquettes, selon des images diffusées par la télévision d'Etat, tandis que des hauts responsables, dont le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi, se trouvaient parmi le public.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.