Lundi 16 septembre 2024 à 14h09
Erbil (Irak), 16 sept 2024 (AFP) — Une personne a été tuée et deux autres ont été blessées lundi en Irak dans un bombardement "de l'armée turque" sur un camp de réfugiés, selon les services antiterroristes du Kurdistan autonome, assurant qu'un responsable du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) figurait parmi les victimes.
Depuis des décennies, la lutte opposant la Turquie aux combattants kurdes turcs du PKK, mouvement classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, a débordé dans le nord de l'Irak. Les deux camps y disposent de positions militaires ou de bases arrières, principalement dans la région irakienne du Kurdistan autonome.
Le bombardement, mené lundi matin, a visé "un lieu de réunion du Parti des travailleurs du Kurdistan dans le camp de Makhmour", situé dans le nord de l'Irak, dans un territoire que se disputent le gouvernement de Bagdad et le Kurdistan autonome.
Le communiqué des services antiterroristes du Kurdistan assure que la frappe menée par "un drone de l'armée turque" a "tué une personne et en a blessé deux autres", assurant que parmi ces victimes figure "un cadre du Parti des travailleurs du Kurdistan".
Le texte ne précise pas si le responsable a été blessé ou tué.
Considéré par Ankara comme un fief du PKK et régulièrement ciblé par l'armée turque, le camp de Makhmour se trouve dans la province de Ninive, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien.
Historiquement, ses résidents sont des personnes ayant fui le sud de la Turquie au milieu des années 1990 pour trouver refuge de l'autre côté de la frontière, dans le nord de l'Irak.
Le camp accueille plus de 10.000 résidents et dispose de sa propre administration locale, avec son propre service de sécurité armé. Mais depuis la fin 2023 la sécurité tout autour du camp est elle directement assurée par les forces de sécurité irakiennes.
Ankara confirme épisodiquement ses frappes en territoire irakien, où elle poursuit des opérations terrestres et aériennes contre le PKK.
Alors que depuis plusieurs mois Ankara pressait l'Irak d'adopter une position plus ferme sur ce dossier du PKK, Bagdad avait discrètement classé en mars le groupe comme "organisation interdite".
A la mi-août, la Turquie et l'Irak ont d'ailleurs signé un accord de coopération militaire portant sur l'installation de centres de commandement et d'entraînement communs dans le cadre de la lutte contre le PKK.
De longue date, Bagdad et Erbil sont accusées de détourner le regard pour préserver l'alliance stratégique les unissant à la Turquie, partenaire commercial incontournable.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.