Lundi 17 août 2009 à 15h47
BAGDAD, 17 août 2009 (AFP) — Les Etats-Unis ont engagé des discussions en vue d'une éventuelle coopération de leurs militaires avec les forces irakiennes et kurdes dans les territoires disputés du nord de l'Irak, a déclaré lundi le commandant des forces américaines en Irak.
Le général Ray Odierno a expliqué qu'il discutait avec des ministres du gouvernement central irakien et de la région autonome du Kurdistan en vue d'un éventuel accord qui aurait un caractère exceptionnel, marquant une rupture de l'accord de sécurité conclu en novembre entre Bagdad et Washington.
"Une des choses que nous recommandons, c'est de faire travailler ensemble Américains, forces de sécurité irakiennes et forces du gouvernement régional kurde pour favoriser la confiance", a-t-il dit aux journalistes à Bagdad.
Il a expliqué que les Américains se mettraient ensuite en retrait pour laisser la place à une force irako-kurde "qui travaillerait pour le gouvernement irakien" dans les territoires disputés le long de la frontière entre la région kurde et le reste du pays, principalement dans les provinces de Ninive, Kirkouk et Diyala.
Le général Odierno a dit s'être entretenu du sujet avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et avec le président de la région kurde Massoud Barzani.
"Al-Qaïda s'engouffre dans le fossé qui s'est creusé entre Arabes et Kurdes dans la province de Ninive et dans la région autonome kurde, et ce que nous cherchons à faire est combler ce fossé", a-t-il dit.
Cette proposition impliquerait un déploiement de militaires américains dans des villages irakiens, en infraction avec l'accord de sécurité conclu en novembre, et aux termes duquel les forces américaines se sont retirées fin juin des localités du pays, avant un retrait total d'Irak d'ici fin 2011.
"Les territoires disputés ne sont pas dans des villes. Ce sont de petits villages, il faudra un accord à ce sujet, mais c'est possible", a-t-il dit.
Les dirigeants kurdes souhaitent une extension de leur région autonome, qui compte actuellement trois provinces, afin qu'elle englobe certaines parties des provinces de Ninive et Diyala, et l'intégralité de celle de Kirkouk.
Bagdad refuse de redessiner la carte du Kurdistan.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.