Mercredi 25 octobre 2023 à 13h12
Téhéran, 25 oct 2023 (AFP) — Les autorités iraniennes ont indiqué mercredi qu'au moins 12 actrices étaient interdites de travail pour être apparues en public sans porter le voile obligatoire dans la République islamique.
"Celles qui ne respectent pas la loi ne sont pas autorisées à travailler", a déclaré le ministre de la Culture et de l'Orientation islamique, Mohammad Mehdi Esmaeili, après le conseil des ministres.
Il a ainsi confirmé des propos tenus la veille par un responsable du secteur du cinéma, Habib Il Beigi, selon lequel plus de 12 actrices ne pouvaient plus tourner pour ne pas avoir respecté la loi sur le hijab.
"Elles ne peuvent plus tourner dans un nouveau film", a-t-il indiqué, en précisant que les films dans lesquels elles avaient déjà tourné pouvaient sortir pour ne pas affecter financièrement les maisons de production.
Un certain nombre d'actrices et de célébrités sont apparues tête nue sur les réseaux sociaux depuis le mouvement de contestation provoqué par la mort, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans décédée après avoir été arrêtée pour non-respect du strict code vestimentaire en vigueur en Iran.
Parmi les actrices frappées par l'interdiction de travail figurent Taraneh Alidoosti, Katayoun Riahi et Fatemeh Motamed-Aria, selon le site du quotidien Hamshahri.
Taraneh Alidoosti, qui a été brièvement arrêtée en 2022, est l'une des actrices les plus célèbres vivant encore en Iran. Ayant notamment tourné pour le réalisateur Asghar Farhadi, elle avait posté sur les réseaux sociaux une photo d'elle tête nue et un message en kurde en soutien au mouvent Femme-Vie-Liberté.
Plusieurs centaines de personnes, y compris des membres de forces de sécurité, ont été tuées durant le mouvement de protestation de la fin 2022. Des milliers d'autres ont été arrêtées pour avoir participé aux manifestations décrites par les autorités comme des "émeutes" orchestrées par les pays occidentaux.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.