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Iran: mort d'une adolescente, la justice nie tout lien avec la contestation


Mercredi 5 octobre 2022 à 17h27

Téhéran, 5 oct 2022 (AFP) — Les autorités judiciaires iraniennes ont réfuté mercredi tout lien entre la mort d'une adolescente et les manifestations déclenchées par le décès de Mahsa Amini.

La République islamique est le théâtre de manifestations depuis que cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée le 16 septembre après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire obligeant notamment les femmes à porter le voile.

Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées depuis le 16 septembre lors des rassemblements qualifiés d'"émeutes" par les autorités.

Des médias sociaux avaient rapporté plus tôt mercredi que l'adolescente Nika Shahkarami (bien Shahkarami) avait été tuée par les forces de sécurité lors des manifestations mais la justice a rejeté cette version.

"Lors de l'autopsie (...), des traces de multiples fractures ont été observées au niveau du bassin, de la tête, des membres supérieurs et inférieurs, des bras et des jambes", a déclaré le responsable judiciaire de Téhéran, Mohammad Shahriari, cité par l'agence officielle Irna.

"Aucune trace de balle n'a été trouvée sur le corps" et la nature des blessures montrent que la jeune fille "a été projetée d'un endroit situé en hauteur", a-t-il ajouté, soulignant que "l'incident n'a rien à voir avec les récents troubles".

L'agence de presse Tasnim a déclaré que huit personnes qui travaillaient dans un bâtiment près de l'endroit où le corps a été découvert avaient été arrêtées en lien avec sa mort.

Des centaines de personnes ont été interpellées depuis le 16 septembre lors des manifestations.

Un responsable de l'autorité judiciaire, Kazem Gharib Abadi, a déclaré mercredi que plus de 620 manifestants avaient été libérés dans la seule province de Téhéran.

Pour sa part, le ministre iranien de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a attaqué les auteurs du principal slogan du mouvement de contestation: "Femme, vie, liberté!".

"Ceux qui ont créé de tels slogans pour soit disant défendre les femmes sont à l'origine de scènes odieuses. Pour eux, la liberté chez les femmes se résume à ne pas respecter le voile" islamique, a-t-il dit, cité par Tasnim.

Le procureur a lui souligné que ceux qui avaient agi "contre la sécurité nationale" seraient traités "sans indulgence".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.