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L'Allemagne dénonce les exécutions en Iran, l'UE prépare de nouvelles sanctions


Lundi 12 decembre 2022 à 12h10

Bruxelles, 12 déc 2022 (AFP) — L'Allemagne a vivement dénoncé lundi l'exécution par l'Iran d'un deuxième homme condamné en lien avec les manifestations qui secouent le pays, tandis que l'Union européenne doit adopter un nouveau train de sanctions "très dures" contre le régime de Téhéran.

Ces exécutions sont "une tentative flagrante d'intimider" les manifestants afin qu'ils ne puissent "s'exprimer dans la rue et demander à vivre librement", a dénoncé la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock à son arrivée pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

L'Iran a exécuté lundi en public par pendaison un homme condamné pour avoir participé aux manifestations qui secouent le pays depuis près de trois mois. Il s'agit de la deuxième exécution liée à la contestation.

"Nous allons approuver un ensemble de sanctions très très dures", a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. "L'Iran doit comprendre que l'Union européenne condamnera fermement ces actes et prendra toutes les mesures possibles pour soutenir les jeunes femmes, les manifestants pacifiques et certainement le rejet de la peine de mort", a-t-il déclaré.

Selon des sources diplomatiques, l'UE doit ajouter 20 personnes et une entité iraniennes pour sanctionner les violations des droits humains commises dans ce pays durant la répression des manifestations provoquée par la mort d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, durant sa détention par la police des moeurs en septembre.

L'UE va également ajouter huit personnes et entités iraniennes à sa liste noire de mesures restrictives afin de sanctionner la fourniture à la Russie de drones utilisés contre l'Ukraine.

Un accord sur ces deux séries de mesures a été trouvé vendredi par les représentants des Etats membres. Il doit être avalisé par les ministres au cours de leur réunion mardi.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé vendredi que son pays faisait preuve "de la plus grande retenue face aux émeutes", en réponse aux réactions indignées de pays européens après la première exécution d'un homme impliqué dans le mouvement de contestation.

Les autorités iraniennes ont fait état de plus de 200 morts au cours de ces manifestations et arrêté des milliers de personnes, parmi lesquelles 11 ont été condamnées à mort.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.