Page Précédente

L'Iran dénonce l'"ingérence" de Macron après son soutien aux manifestations


Vendredi 14 octobre 2022 à 14h29

Téhéran, 14 oct 2022 (AFP) — Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné vendredi les propos du président français, Emmanuel Macron, qui a exprimé sa solidarité avec les manifestants en colère contre la mort de Mahsa Amini.

Les propos de M. Macron sont une "ingérence" et ils ont servi à encourager "des personnes violentes et des contrevenants", a déclaré le porte-parole du ministère, Nasser Kanani, dans un communiqué.

Interrogé mercredi lors d'une émission de la chaîne de télévision France 2, le chef de l'Etat français avait fait part de son "admiration" pour les "femmes" et les "jeunes" qui manifestent depuis la mort le 16 septembre de cette Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran.

"Nous nous tenons aux côtés de celles et ceux qui se battent pour ces valeurs", avait-il insisté, assurant "défendre" et "soutenir" ce "qui se passe en Iran".

"De manière très claire, la France condamne la répression menée aujourd'hui par le régime iranien", avait-il encore dit.

M. Kanani a déclaré qu'il était "surprenant" que la France condamne les forces de sécurité iraniennes qui ont dû gérer des "personnes violentes et des émeutiers", alors qu'elle menace d'utiliser la force en réponse à des "grèves de salariés dans le secteur du pétrole et du gaz" en France.

"Il s'agit d'une hypocrisie manifeste qui prouve une fois de plus que les droits de l'Homme, dans le dictionnaire de nombreux gouvernements occidentaux prétentieux, ne sont rien de plus qu'un jouet et un outil pour atteindre des objectifs politiques et s'immiscer dans les affaires d'autres pays", a-t-il poursuivi.

Le décès en Iran de Mahsa Amini a déclenché la plus grande vague de manifestations depuis les protestations de 2019 contre la hausse du prix de l'essence dans ce pays riche en pétrole. Plus de 100 personnes ont y été tuées et des centaines arrêtées, selon des ONG.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.