Mardi 28 mars 2023 à 22h01
Oslo, 28 mars 2023 (AFP) — La Norvège a annoncé mardi le rapatriement de deux soeurs parties dans leur adolescence en Syrie et de leurs trois enfants, une décision motivée par les conditions de vie "extrêmement mauvaises" dans le camp où elles étaient détenues.
"Les conditions de vie dans les camps sont extrêmement mauvaises et dangereuses. Ces enfants norvégiens vivent depuis longtemps dans des camps où aucun enfant ne devrait vivre", a fait valoir la ministre des Affaires étrangères, Anniken Huitfeldt, dans un communiqué.
D'origine somalienne, les deux soeurs avaient clandestinement quitté la Norvège fin 2013, à l'âge de 16 et 19 ans pour participer à la lutte contre le régime de Bachar al-Assad, ainsi qu'elles l'avaient ensuite expliqué dans un courrier électronique.
Leur histoire avait été relatée dans un livre de l'auteure norvégienne Åsne Seierstad.
Aujourd'hui âgées de 29 et 25 ans, elles ont respectivement eu deux et une filles nées d'unions avec des combattants du groupe Etat islamique, selon le journal Verdens Gang (VG).
Toutes les cinq sont en voie de rapatriement depuis le camp de prisonniers jihadistes d'Al-Roj sous administration kurde, dans le nord-est de la Syrie.
"Les deux femmes ont elles-mêmes demandé une assistance pour rentrer avec leurs enfants (et) savent qu'elles seront arrêtées à leur arrivée en Norvège", précise le ministère.
L'administration kurde dans le nord-est de la Syrie a indiqué que "deux femmes et trois enfants de familles de l'EI", qui se trouvaient dans le camp d'Al-Roj, ont été remis mardi à un diplomate norvégien. Les enfants ont six, sept et huit ans, a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Malgré les appels d'une partie de l'opposition et d'ONG, les autorités norvégiennes disent n'avoir pu extraire les enfants jusqu'à présent faute d'un accord en ce sens de la part de leurs mères.
Comme dans d'autres pays européens, la question fait l'objet de débats en Norvège. Tant les Etats-Unis que les autorités kurdes locales ou encore l'ONU prônent ce genre de rapatriements, notamment en raison de l'instabilité dans la région, a souligné le ministère.
En 2020, le pays scandinave avait déjà rapatrié de Syrie une femme liée à l'EI, au motif qu'un de ses enfants était gravement malade.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.