Mardi 9 avril 2024 à 16h56
Paris, 9 avr 2024 (AFP) — Plusieurs comédiennes accusent le réalisateur Philippe Lioret ("Welcome", "Le Fils de Jean"...) de comportements "déplacés", allant jusqu'à des "baisers forcés", en marge d'auditions pour ses films, selon une enquête de Radio France publiée mardi.
Les faits rapportés dans l'article remontent au tournant des années 2010, alors que le cinéaste, aujourd'hui âgé de 68 ans, connaissait la consécration avec "Welcome", mettant en scène un maître-nageur incarné par Vincent Lindon qui prend sous son aile un jeune sans-papier kurde.
En 2010, Philippe Lioret aurait ainsi tenté d'embrasser la comédienne Hélène Seuzaret à qui il faisait passer une audition pour son prochain film "Toutes nos envies", selon l'article qui ne pas fait mention d'un dépôt de plainte.
"C'est comme un abus de pouvoir: il se permet, parce que je suis en attente de ce rôle, de me voler un baiser", témoigne la comédienne auprès de la cellule investigation de Radio France.
Une autre actrice aurait elle été victime d'un baiser non consenti au même moment après des essais pour ce film. "A cette époque, je ne me disais pas que c'était une agression sexuelle. Mais aujourd'hui, avec le recul, je pense que c'en est une", confie-t-elle, sous pseudonyme.
Dans l'article, dix comédiennes font par ailleurs part de comportements "inappropriés", notamment lors de castings où le réalisateur avait choisi de donner la réplique à des actrices dans une scène de baiser.
"C'était de plus en plus désagréable. Il voulait me toucher plus pour que ce soit plus vrai", raconte Elodie Frenck à Radio France, qui a mis un terme à l'essai et n'a pas eu le rôle.
Dans un texte mis en ligne par Radio France, Marie Gillain, qui a obtenu le rôle principal féminin de "Toutes nos envies", évoque "une sensation de malaise" lors des essais en raison de "l'attitude charnelle" du cinéaste.
"Je ne lui ai pas dit. Sans doute parce qu'il avait tous les pouvoirs à ce moment-là", écrit-elle, précisant ne pas avoir vécu de "situation problématique" pendant le tournage ou la promotion du film.
Contactée par l'AFP, l'avocate du réalisateur assure qu'il est "effondré". "Si sa façon de se comporter a pu blesser certaines femmes, il en est désolé", a déclaré Me Solange Doumic.
M. Lioret n'a pu être joint par l'AFP.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.