Mardi 10 novembre 2009 à 18h03
ANKARA, 10 nov 2009 (AFP) — Le gouvernement turc a présenté mardi au Parlement son projet de mesures en faveur de la communauté kurde de Turquie, une initiative censée apporter une solution politique à la question kurde.
Le ministre de l'Intérieur Besir Atalay a expliqué lors d'un débat houleux la nécessité de ce plan d'action, avant que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan expose, probablement jeudi, les grandes lignes de cette "ouverture démocratique", très critiquée par l'opposition, qui y voit une menace pour l'unité du pays.
"Aucune mesure pouvant porter atteinte à l'unité du pays ne figurera dans cette ouverture", a assuré M. Atalay. Il a affirmé que son gouvernement souhaitait parvenir à un "consensus" au sein de la société et que ces réformes visaient à plus de démocratie et de libertés.
Sans dévoiler de mesures concrètes, le ministre a souligné que le temps était venu de traiter le problème avec "courage, sincérité et détermination" et de présenter des mesures "réelles et non palliatives" pour éradiquer, à terme, l'insurrection séparatiste kurde.
Depuis l'été, le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) de M. Erdogan s'efforce de préparer l'opinion à l'annonce de son plan, destiné à saper le soutien dont dispose le Parti illégal des travailleurs du Kurdistan (PKK) parmi une frange de sa population kurde.
Le projet vise essentiellement à améliorer les droits des Kurdes. Il pourrait, selon la presse, envisager l'usage de la langue kurde à l'école, assurer le retour d'Irak des réfugiés kurdes et investir dans le sud-est, majoritairement kurde et défavorisé.
Le 19 octobre, le processus a pris une nouvelle dimension lorsqu'un "groupe de paix" composé de rebelles et de civils kurdes venant de camps irakiens, est rentré en Turquie. Cet événement spectaculaire avait été suivi de manifestations de joie dans les villes kurdes. Le tollé suscité par cette liesse a amené Ankara à reporter le retour en Turquie d'autres groupes.
La Turquie refuse de dialoguer avec le PKK, sur la liste d'organisations terroristes, et le combat au prix de 45.000 morts depuis 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.