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Le PKK, casse-tête de la Turquie depuis 1984


Lundi 22 octobre 2007 à 10h02

ANKARA, 22 oct 2007 (AFP) — Le parti interdit des Travailleurs du Kurdistan (PKK), dont les militants armés ont tué 12 soldats turcs au cours du week-end, a lancé ses premières attaques meurtrières en Turquie il y a vingt-trois ans.

Les rebelles kurdes du PKK, créé en 1978, ont lancé le 15 août 1984 la lutte armée contre le pouvoir central pour la création d'un Etat kurde indépendant dans le Sud-Est anatolien, faisant de la question kurde le principal problème de la Turquie.

Selon un bilan officiel, les violences liées au conflit ont fait depuis plus de 37.000 morts.

Le PKK a intensifié ses opérations contre l'armée dans le sud-est du pays après avoir mis fin en 2006 à un cessez-le-feu unilatéral.

Les autorités turques imputent également au PKK plusieurs attentats à la bombe à Istanbul et dans des stations balnéaires de l'ouest de la Turquie. L'organisation rejette cette accusation et évoque l'action d'une frange radicale qui échappe à son contrôle.

Les revendications du PKK en faveur de l'indépendance de la zone kurde de Turquie se sont muées en demandes d'autonomie au sein d'un système fédéral, d'amnistie pour les rebelles garantissant leur participation à la vie politique, et de libération de leur chef Abdullah Öcalan, détenu sur une île prison du nord-ouest de la Turquie.

Après la capture au Kenya et la condamnation à mort (peine commuée en prison à vie) d'Öcalan en 1999, le PKK a renoncé à l'indépendance et déclaré unilatéralement un cessez-le-feu qui n'a jamais été reconnu par Ankara.

Quelque 3.500 militants ont élu domicile dans le nord de l'Irak, d'où ils s'inflitrent en territoire turc pour des attaques sporadiques, selon Ankara, qui les menance de représailles militaires sur le sol irakien.

Trente-deux rebelles ont été tués lors des plus violents heurts de ces dernières années avec les forces armées à la suite de leur attaque qui a coûté la vie à 12 militaires dans les premières heures de dimanche dans la province de Hakkari, frontalière avec l'Irak.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, a été dissous en avril 2002 pour devenir le Kadek (Congrès pour la Démocratie et la liberté au Kurdistan), puis le Kongra-Gel, avant de décider en 2005, de reprendre son nom d'origine.

L'ensemble de la branche militaire du PKK se trouve dans des camps situés dans le Kurdistan irakien, tandis que l'aile politique est représentée par des politiciens kurdes exilés dans des pays d'Europe de l'Ouest, notamment en Belgique.

Même si Öcalan jouit toujours d'une influence au sein du PKK qu'il a dirigé d'une main de fer, d'anciens adjoints, comme son frère, Osman, l'ont abandonné après son emprisonnement.

Le principal commandant militaire du PKK est aujourd'hui Murat Karayilan. Il incarne l'aile dure du PKK et est lui aussi dans le nord de l'Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.