Samedi 19 novembre 2022 à 12h16
Paris, 19 nov 2022 (AFP) — Des membres des forces de l'ordre iraniennes ont tiré, dans un hôpital du nord-ouest du pays, sur la famille d'un manifestant tué, ont pris son cadavre et l'ont enterré dans un endroit tenu secret, a rapporté une ONG samedi.
"La nuit dernière, des membres des Gardiens de la Révolution (l'armée idéologique de la République islamique, ndlr) ont attaqué l'hôpital Shahid Gholi Pur à Boukan, pris le cadavre de Shahryar Mohammadi et l'ont enterré dans un endroit tenu secret", a indiqué à l'AFP l'ONG de défense des Kurdes d'Iran Hengaw, basée en Norvège.
"Ces forces ont ouvert le feu sur sa famille, blessant au moins cinq de ses membres", a-t-elle ajouté.
L'Iran est le théâtre d'un mouvement de contestation déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs pour avoir d'après celle-ci enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Dénonçant des "émeutes" orchestrées par des forces étrangères, les autorités se sont lancées dans une répression meurtrière et ont arrêté plus de 15.000 manifestants selon une ONG, plusieurs d'entre eux ayant été condamnés à mort.
Ces dernières semaines, les funérailles de manifestants tués dans la répression ont souvent donné lieu à des rassemblements pour dénoncer la mort de Mahsa Amini, et plus généralement pour contester le pouvoir.
Afin d'empêcher ce type de manifestations, les forces de sécurité iraniennes prennent désormais les cadavres de protestataires qu'elles ont tués pour les enterrer, accusent des militants.
Toujours dans le nord-ouest du pays, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants à Divandarreh, blessant plusieurs personnes, selon Hengaw.
Au moins 342 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR) basée à Oslo: 219 ont péri lors des protestations liées à la mort de Mahsa Amini et 123 au Sistan-Baloutchistan, dont plus de 90 le 30 septembre dans la capitale provinciale Zahedan, lors de protestations contre le viol d'une adolescente imputé à un policier.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.