Lundi 22 mai 2006 à 14h59
OSLO, 22 mai 2006 (AFP) — La Française Manuela Ramin-Osmundsen, première étrangère à la tête de l'Office national norvégien de l'immigration, a démissionné deux mois après sa prise de fonctions, victime d'un scandale de permis de séjour illégaux, a annoncé le gouvernement norvégien lundi.
En charge des affaires d'immigration depuis le 17 mars, la juriste française est accusée d'avoir été informée, l'an dernier, de la délivrance de permis de séjour à 182 Kurdes irakiens, en violation des consignes données par le gouvernement de centre-droit alors au pouvoir.
Elle occupait à l'époque le poste de numéro deux au sein des autorités de l'immigration et assure ne pas avoir été mise immédiatement au courant.
Dans un rapport très critique à l'égard de l'Office de l'immigration publié lundi, une commission d'enquête a jugé "hautement probable" qu'elle ait eu connaissance, plus tôt qu'elle ne l'affirme, des faits qui s'inscrivent "délibérément en dehors des limites de la légalité".
Bien que le rapport l'ait blanchie d'avoir joué un rôle quelconque dans la décision d'accorder des permis de séjour aux Kurdes irakiens, Mme Ramin-Osmunden a rejeté les conclusions de la commission d'enquête.
"Je trouve troublant et dommage que la commission ait appuyé ses vues sur mon degré de connaissance des faits presque exclusivement sur des impressions globales et des allégations non-documentées émanant de quelques rares personnes", a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse.
"La commission n'a pas trouvé de preuve montrant que je ne dis pas la vérité. Elle a choisi d'ignorer toutes les explications qui jouent en ma faveur", a-t-elle ajouté.
Mme Ramin-Osmundsen a néanmoins remis sa démission à son autorité de tutelle, le ministre du Travail et des Affaires sociales, Bjarne Haakon Hanssen, dès vendredi.
"Elle est parvenue à la conclusion qu'il serait difficile pour elle de diriger l'Office national de l'immigration confronté aujourd'hui au défi de rétablir la relation de confiance indispensable à une bonne gestion politique des affaires de réfugiés et d'immigration", a déclaré M. Hanssen.
"Il faut respecter cette décision", a-t-il dit lors d'une autre conférence de presse.
Née aux Antilles françaises en 1963 et mariée à un Norvégien, Mme Ramin-Osmundsen avait demandé à être placée en congé dès le 7 avril pour faciliter le travail de la commission d'enquête.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.