Lundi 21 octobre 2019 à 22h29
Paris, 21 oct 2019 (AFP) — L'ancien président socialiste François Hollande a regretté qu'en Syrie se dessine "la victoire de tous ceux qu'on ne voulait pas voir triompher", de Bachar al-Assad à Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, lundi auprès de l'AFP.
"Que s'est-il produit dans cette peut-être dernière étape du conflit syrien? La victoire de tous ceux qu'on ne voulait pas voir triompher: le régime de Bachar, la Turquie qui, en réalité, veut pourchasser les Kurdes, qui sont nos alliés, et Vladimir Poutine, qui est le faiseur de paix et qui lui-même a des soldats qui viennent, en même temps d'ailleurs que les Iraniens, protéger et sauver le régime de Bachar al-Assad", a affirmé M. Hollande.
"Pendant ce temps-là, la coalition occidentale, qui avait voulu à juste raison - j'en étais moi-même un des principaux animateurs - éradiquer Daech avec le soutien des Kurdes, voit son allié être aujourd'hui écrasé, écarté des zones qu'il contrôlait, et voit son ennemi, en l'occurrence Daech, reprendre éventuellement des jihadistes qui vont se libérer des camps", a-t-il dénoncé.
L'ancien président estime également que "nous sommes devant une question majeure pour l'avenir de l'Otan: comment faire confiance à un président américain, Donald Trump, qui a donné un feu vert à Erdogan pour intervenir en Syrie, qui proclame un pseudo-cessez-le-feu, un faux cessez-le-feu qui, en définitive, permettra simplement l'installation des Russes et le contrôle par les Turcs des territoires qu'ils voulaient?"
François Hollande a accordé un entretien à l'AFP à l'occasion de la sortie, mercredi, de son livre "Répondre à la crise démocratique".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.