Jeudi 23 juin 2022 à 20h29
Paris, 23 juin 2022 (AFP) — La mère d'une Française qui avait rallié en Syrie le groupe Etat islamique (EI), retenue dans un camp des forces kurdes et atteinte d'un cancer, en appelle à l'"humanité" d'Emmanuel et de Brigitte Macron pour que la France la rapatrie avec ses petits-enfants.
"En refusant de procéder à son rapatriement et à celui de ses enfants, la France va laisser l'une de ses ressortissantes agoniser sous les yeux de ses enfants", écrivent jeudi dans une lettre ouverte adressée au couple présidentiel Mes Emmanuel Daoud et Agathe Quinio, avocats de Pascale Descamps et de sa fille.
Cette dernière, âgée d'une trentaine d'années, vit dans le camp kurde de Roj, dans le nord-est de la Syrie, avec ses quatre enfants.
Pascale Descamps avait entamé une grève de la faim et multiplié les recours pour obtenir leur rapatriement, en vain.
La jeune femme a quitté son pays en 2015 après s'être convertie à l'islam, avec ses trois enfants et son compagnon jihadiste, qui a été tué. Son deuxième mari, un autre membre de l'EI, est aussi décédé.
Selon Mes Daoud et Quinio, elle souffre d'un cancer du colon et a subi récemment "deux opérations chirurgicales lourdes pour qu'il soit procédé à l'ablation de métastases".
Elle n'a "pas accès aux soins nécessaires à sa survie", c'est-dire à des "traitements de chimiothérapie et de radiothérapie", poursuivent-ils. "Son pronostic vital est en jeu".
Selon eux, sa situation "correspond, ni plus ni moins, à des traitements inhumains et dégradants au sens de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales".
Ils en appellent au "sens des responsabilités" du couple présidentiel pour "protéger" la fille et les petites-enfants de Pascale Descamps et "donner les instructions nécessaires à leur rapatriement".
Environ 80 femmes et près de 200 enfants français vivent dans les camps dans le nord-est de la Syrie.
Contrairement à d'autres pays européens, la France maintient une politique décriée de retours au compte-gouttes, des enfants uniquement, alors que les conditions de vie sur place sont "épouvantables" selon l'ONU.
Le 14 décembre 2021, une Française de 28 ans, diabétique, est morte, laissant orpheline une fillette de 6 ans.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.