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Syrie: les forces gouvernementales se retirent des zones qu'elles tenaient dans la province de Deir Ezzor


Vendredi 6 decembre 2024 à 17h35

Beyrouth (Liban), 6 déc 2024 (AFP) — Les troupes gouvernementales se sont retirées vendredi des secteurs de la province orientale de Deir Ezzor qu'elles contrôlaient, alors que les forces dirigées par les Kurdes avançaient vers ces dernières, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Les forces syriennes et leurs alliés soutenus par l'Iran se sont complètement retirés des zones qu'ils contrôlent dans la province de Deir Ezzor, et les forces kurdes avancent vers ces zones", a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'ONG.

Plus tôt vendredi, l'OSDH avait indiqué que les forces syriennes et leurs alliés soutenus par l'Iran avaient "soudainement" quitté la ville de Deir Ezzor et ses environs.

Peu après, les forces kurdes syriennes, qui contrôlaient déjà une grande partie du nord-est de la Syrie, ont indiqué s'être déployées dans des secteurs de l'est.

"Pour protéger notre peuple, nos combattants du conseil militaire de Deir Ezzor ont été déployés dans la ville de Deir Ezzor et à l'ouest de l'Euphrate", a déclaré dans un communiqué le conseil à majorité arabe affilié aux Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes.

La province de Deir Ezzor est divisée entre les forces kurdes à l'est de l'Euphrate et les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés à l'ouest.

La ville de Deir Ezzor abrite des conseillers iraniens arrivés après le début de la guerre en Syrie en 2011, qui a éclaté après la répression par le gouvernement d'un soulèvement populaire et dégénéré en guerre civile. Elle abrite aussi des institutions, des écoles et un centre culturel iraniens.

La partie de Deir Ezzor tenue par le gouvernement, près de la frontière avec l'Irak, est une plaque tournante pour les hommes de main de l'Iran, y compris les combattants des milices irakiennes.

- Agitation dans le sud -

Dans le sud de la Syrie, des groupes armés ont pris le contrôle du poste frontalier de Nassib avec la Jordanie, situé dans la province de Deraa, qui était tenu par les forces gouvernementales syriennes, selon l'OSDH, peu après que la Jordanie a annoncé avoir fermé ce passage.

A Deraa, des combattants locaux se sont également emparés d'un poste de police et d'un service de renseignement de l'armée de l'air dans d'autres endroits, toujours d'après l'OSDH.

La province de Deraa a été le berceau du soulèvement de 2011 contre le président Bachar al-Assad, mais elle est revenue sous le contrôle du gouvernement en 2018 en vertu d'un accord de cessez-le-feu soutenu par le principal allié de Damas, la Russie.

En 2021, les rebelles qui étaient restés dans le secteur de Deraa al-Balad, la capitale de la province, ont affronté les forces gouvernementales avant qu'une nouvelle trêve négociée par Moscou ne permette à des dizaines de combattants de quitter la ville.

La province de Daraa est depuis en proie à des troubles, avec des attaques régulières, des affrontements armés et des assassinats, certains revendiqués par le groupe Etat islamique, ainsi que des manifestations sporadiques contre la détérioration des conditions de vie.

Un militant local a déclaré à l'AFP, en requérant l'anonymat, que des groupes armés locaux se réunissaient et annonceraient une "opération conjointe", sans plus de détails.

Des militants de la province de Deraa ont également fait état de rassemblements antigouvernementaux dans certaines zones vendredi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.