Page Précédente

Turcs et Iraniens bombardent le nord de l'Irak


Mercredi 17 decembre 2008 à 15h39

ERBIL (Irak), 17 déc 2008 (AFP) — L'aviation turque et les artilleurs iraniens ont bombardé mercredi la région frontalière septentrionale de l'Irak, a indiqué à l'AFP le porte-parole des peshmergas (combattants) du Kurdistan irakien Jabbar Yawar.

"Les forces turques et iraniennes continuent de bombarder la région frontalière irakienne sous le prétexte de combattre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie) dans les régions de Hadj Omrane et les Monts de Qandil", dans le nord-est de l'Irak, a-t-il dit.

"Ces bombardements turcs et iraniens ont fait beaucoup de dommages matériels dans ces villages et les habitants se sont enfuis", a-t-il ajouté.

A Ankara, l'armée turque a annoncé avoir bombardé pour la deuxième journée consécutive des cibles du PKK, dans le nord de l'Irak. Il s'agit de positions dans les montagnes de Qandil, place-forte des rebelles kurdes de Turquie, selon un communiqué publié sur le site internet de l'armée turque.

"Les avions ont accompli avec succès leur mission et sont retournés sans problèmes à leurs bases", ajoute-t-il.

Mardi, l'armée turque avait indiqué avoir frappé des positions dans cette même zone.

L'armée turque effectue régulièrement des raids aériens contre des bases du PKK dans le nord de l'Irak, avec l'aide de renseignements fournis par les Etats-Unis. Le précédent raid avait eu lieu le 5 décembre.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, mène depuis 1984 une campagne armée pour obtenir l'autonomie du sud-est de la Turquie, région peuplée majoritairement de Kurdes. Le conflit a fait 44.000 morts.

Ankara affirme que quelque 2.000 rebelles du PKK sont retranchés dans les montagnes du nord de l'Irak et accuse souvent les Kurdes d'Irak, qui gèrent la région autonome, de tolérer et même d'aider les activités du PKK.

Le mois dernier, l'Irak, la Turquie et les Etats-Unis ont décidé de former une commission conjointe pour adopter des mesures de nature à faire cesser les activités des rebelles kurdes.

"Nous attendons que ce comité commence à travailler effectivement dans un très court délai", a indiqué mercredi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Burak Özügergin. Il a aussi annoncé une prochaine visite à Ankara du ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari.

L'Iran, autre voisin de l'Irak, mène lui aussi des raids réguliers contre des positions de rebelles kurdes en Irak.

Des localités du Kurdistan irakien, frontalières de l'Iran, sont régulièrement la cible de tirs d'artillerie de l'armée iranienne qui tente d'éradiquer la rébellion kurde.

Le groupe séparatiste du Péjak, lié au PKK, est accusé par Téhéran de mener des opérations armées dans l'ouest de l'Iran et d'être soutenu par Washington.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.