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Turquie: fin des grèves de la faim de détenus kurdes (représentant détenus)


Dimanche 18 novembre 2012 à 09h30

ANKARA, 18 nov 2012 (AFP) — Un mouvement de grève de la faim observé par des prisonniers kurdes à travers la Turquie depuis 68 jours a pris fin à la suite d'un appel en ce sens du chef kurde Abdullah Öcalan, a indiqué un représentant des détenus à l'agence pro-kurde Firatnews.

"Nous prenons en considération l'appel d'Abdullah Öcalan (lui-même détenu, ndlr) et mettons fin à notre action à partir du 18 novembre", a-t-il déclaré depuis la prison Deniz Kaya, selon l'agence.

Le dirigeant historique du Parti des travailleur du Kurdistan (PKK, interdit), en lutte armée contre les forces turques depuis 1984 avait appelé samedi depuis la prison d'Imrali (nord-ouest) à l'arrêt du mouvement mené par plus de 700 détenus.

C'est son frère Mehmet, après l'avoir rencontré le même jour en prison, qui a publié une déclaration écrite relayant les voeux du chef du PKK.

"Le mouvement des grèves de la faim est très significatif. Cette action a atteint son objectif. Je veux qu'ils mettent fin à leur action sans tarder et sans aucune hésitation", a dit Öcalan, selon ce document

Le gouvernement islamo-conservateur turc a fait un geste mardi pour tenter d'enrayer cette vague de protestation en faisant déposer un projet de loi autorisant les Kurdes à se défendre dans leur langue maternelle devant les tribunaux.

La proposition autorise un détenu kurde à "faire usage, s'il le souhaite, d'une autre langue (que le turc) pour se défendre d'accusations portées à son encontre dans les tribunaux".

Cette décision a été jugée insuffisante dans un premier temps par les militants de la cause kurde, qui réclament d'abord la fin de l'isolement imposé à Öcalan qui purge depuis 1999 un peine de prison à vie.

Le mouvement a été engagé le 12 septembre et est suivi par des centaines de détenus incarcérés pour leurs liens supposés avec les séparatistes du PKK, en guerre avec Ankara depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.