Jeudi 1 juillet 2021 à 15h39
Ankara, 1 juil 2021 (AFP) — La plus haute cour de Turquie a estimé jeudi que les droits d'un ex-député d'opposition prokurde incarcéré avaient été violés par les autorités, une décision qui pourrait ouvrir la voie à sa libération.
Faruk Gergerlioglu, issu du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), a été arrêté et emprisonné en avril après avoir été déchu de son mandat de député dans la foulée d'une condamnation pour "propagande terroriste".
Pour protester contre l'annulation de son mandat, M. Gergerlioglu avait refusé pendant plusieurs jours de quitter le Parlement, mangeant et dormant sur place jusqu'à son expulsion manu militari.
Jeudi, la Cour constitutionnelle a estimé dans un arrêt que son droit de mener des activités politiques et ses libertés individuelles avaient été "violés", ont rapporté plusieurs médias turcs et son fils.
"La Cour constitutionnelle a reconnu la +violation des droits+ de mon père. Mon père va être libéré, il va être libéré !", s'est réjoui sur Twitter le fils de l'ex-député, Salih Gergerlioglu.
L'arrêt de la Cour constitutionnelle doit normalement ouvrir la voie à la libération de M. Gergelioglu, mais il est arrivé dans le passé qu'un tribunal turc défie la haute cour en ne suivant pas sa décision.
Connu pour ses combats en faveur des droits humains, M. Gergerlioglu, âgé de 55 ans, a toujours rejeté les accusations de "propagande terroriste".
Son parti, le HDP, est régulièrement accusé par le président Recep Tayyip Erdogan d'être la "vitrine politique" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla en Turquie et est qualifié de "terroriste" par Ankara.
Depuis 2016, plusieurs centaines d'élus et de militants du HDP ont été arrêtés, mais la répression semble avoir franchi un nouveau cap ces derniers mois.
Un procureur a en effet saisi la Cour constitutionnelle pour demander l'interdiction pure et simple du HDP, une affaire qui est train d'être examinée.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.