Lundi 18 août 2014 à 17h43
Diyarbakir (Turquie), 18 août 2014 (AFP) — Un tribunal de Diyarbakir (sud-ouest) a ordonné lundi la destruction d'une statue, fraîchement inaugurée la veille, d'un ancien chef de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a provoqué l'indignation des nationalistes turcs.
Le juge a rendu cette décision après le dépôt d'une plainte par le gouverneur de la région, considérée comme la "capitale" de la minorité kurde de Turquie.
Des préparatifs étaient en cours dès lundi soir pour démonter la statue, a constaté un journaliste de l'AFP.
La sculpture controversée représente, en tenue de combat et fusil d'assaut au côté, Mahsum Korkmaz, un commandant du PKK qui avait planifié les premières attaques de l'insurrection armée kurde contre les autorités turques en août 1984.
Tué en 1986, M. Korkmaz est depuis célébré en martyr par les Kurdes.
Sa statue a été inaugurée dimanche par les autorités locales, dans le cimetière réservé aux combattants du PKK du village de Yolacti.
L'événement a rendu furieux les nationalistes turcs, qui en ont rendu responsable le Premier ministre et président élu islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, à l'origine d'une série de mesures en faveur de la minorité kurde dans le cadre de pourparlers de paix engagés avec le PKK à l'automne 2012.
Le chef du Parti de l'action nationaliste (MHP, extrême-droite), Devlet Bahceli, y a vu un "défi manifeste à nos droits moraux et historiques".
Cette polémique a éclaté alors qu'Abdullah Ocalan, le chef du PKK incarcéré depuis 1999, a estimé samedi que le conflit en cours depuis trente ans "touche à sa fin".
Les autorités turques tentent depuis plusieurs mois de relancer le processus de paix, actuellement au point mort, avec les rebelles du PKK pour mettre fin aux affrontements qui ont fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.