Mercredi 5 octobre 2022 à 17h51
Strasbourg, 5 oct 2022 (AFP) — Une eurodéputée suédoise d'origine irakienne s'est coupé les cheveux mardi soir au sein de l'hémicycle du Parlement européen en soutien avec la lutte des femmes iraniennes.
"Nous, les peuples et les citoyens de l'UE, exigeons l'arrêt inconditionnel et immédiat de toutes les violences contre les femmes et les hommes en Iran. Tant que l'Iran ne sera pas libre, notre fureur sera plus grande que celle des oppresseurs", a déclaré Abir Al-Sahlani, membre du groupe Renew (libéraux et centristes), selon une vidéo mise en ligne sur le site du Parlement européen.
"Jusqu'à ce que, vous, les femmes d'Iran soyez libres, nous resterons à vos côtés", a poursuivi l'élue d'origine irakienne avant de sortir une paire de ciseaux, de saisir ses cheveux attachés et d'en couper plusieurs centimètres.
"Femmes, vie, liberté !", a-t-elle ensuite lancé, en anglais, brandissant ses cheveux coupés à la main.
Se couper une mèche de cheveux est devenu l'un des symboles du soulèvement en cours en Iran déclenché par la mort à Téhéran de Mahsa Amini, une Kurde irakienne de 22 ans décédée en septembre trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.
Lors de son intervention devant le Parlement européen au pupitre central de l'hémicycle, Abir Al-Sahlani s'était attaquée au chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lui reprochant un manque de courage en n'ayant "pas saisi l'opportunité de l'assemblée générale de l'ONU" pour défendre les femmes iraniennes.
"Assez de communiqués de presse maintenant, assez de balbutiements. Il est temps de parler fort, il est temps d'agir", a affirmé l'eurodéputée.
S'exprimant en ouverture de ce débat de presque deux heures, Josep Borrell a annoncé que l'Union européenne envisageait de sanctionner par "des mesures restrictives" l'Iran en réponse à la répression des manifestations ayant suivi la mort de Mahsa Amini.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.