Lundi 2 decembre 2024 à 22h05
Washington, 2 déc 2024 (AFP) — Les Etats-Unis ont appelé lundi "tous les pays" à user de leur influence pour parvenir à une désescalade en Syrie, où une coalition de groupes rebelles, dominée par les islamistes radicaux, a lancé une offensive fulgurante dans le nord du pays.
"Nous attendons de tous les pays qu'ils utilisent leur pouvoir - et leur influence - pour oeuvrer à une désescalade, la protection des civils et, à terme, faire avancer le processus politique", a déclaré, devant la presse, Matthew Miller, porte-parole du département d'Etat américain.
Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime syrien a perdu totalement le contrôle d'Alep, la deuxième ville du pays, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Cham (HTS).
La Turquie, soutien de factions rebelles en Syrie, a réfuté lundi toute "ingérence étrangère" dans l'offensive lancée mercredi par la coalition dirigée par les islamistes du HTS, groupe en rupture avec la franchise jihadiste Al-Qaïda.
Interrogé pour savoir si Washington adressait ce message à Ankara afin de protéger la population kurde, Matthew Miller a répondu que les Etats-Unis "allaient continuer à indiquer clairement à toutes les parties et à tous les pays qui s'engagent auprès d'un camp en Syrie qu'ils doivent faire tout leur possible pour protéger les civils".
Au plus fort de la guerre civile syrienne, les Etats-Unis avaient estimé que le président Bachar al-Assad, soutenu par l'Iran et la Russie, avait perdu toute légitimité. Mais Washington avait, par la suite, indiqué que l'écarter du pouvoir n'était pas une priorité, estimant que les rebelles ne représentaient pas une meilleure alternative.
"Rien n'a changé concernant notre politique. Assad est un dictateur brutal avec du sang sur les mains", a ajouté le porte-parole du chef de la diplomatie américaine.
"L'organisation qui a lancé cette offensive pendant le week-end est une organisation terroriste désignée comme telle par les Etats-Unis. En aucun cas, nous ne soutenons cette organisation, de quelque manière que ce soit", a-t-il précisé, faisant référence au HTS.
Face à cette offensive fulgurante des rebelles en Syrie, le président syrien, Bachar al-Assad, a pour sa part dénoncé lundi une tentative de "redessiner" la carte du Moyen-Orient.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.