Mercredi 13 septembre 2006 à 11h51
ANKARA, 13 sept 2006 (AFP) — Un émissaire spécial américain chargé de la lutte contre les rebelles kurdes de Turquie réfugiés dans le nord de l'Irak, s'est engagé mercredi à rechercher des mesures "effectives" et "visibles" contre cette menace visant l'allié turc.
"Ce que nous recherchons c'est des mesures effectives et efficaces et nous en avons besoin d'urgence", a déclaré le général américain à la retraite Joseph W. Ralston aux journalistes au terme d'une rencontre avec des responsables du ministère des Affaires étrangères.
"Elles (les mesures) doivent être visibles afin que non seulement l'opinion publique turque mais aussi l'opinion américaine et irakienne puissent voir que nous sommes sérieux", a dit l'ancien commandant suprême de l'Otan, nommé à ce poste le mois dernier par l'administration américaine.
Le général n'a pas précisé qu'elles sortes de mesures étaient envisagées mais affirmé qu'un "vaste éventail de mesures" étaient étudiées.
Ses propos interviennent au lendemain d'un attentat qui a tué dix personnes à Diyarbakir (sud-est), une attaque sur laquelle les soupçons se portent sur les séparatistes kurdes du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les actes de violences se sont intensifiées dans cette zone peuplée majoritairement de kurdes depuis que le PKK a mis fin à une trêve unilatérale de cinq ans en 2004.
Ankara a de son côté nommé mardi un émissaire turc, Edip Baser, un ex-général quatre étoiles, qui travaillera avec le général Ralston. Il était présent à la rencontre de mercredi.
Ankara s'est souvent plaint de l'inaction de Bagdad et de Washington face au PKK, qui utilise ses camps du nord de l'Irak comme des bases arrières pour ses attaques dans le Sud-Est anatolien.
La Turquie a menacé à plusieurs reprises d'intervenir militairement contre ses camps au-delà de la frontière.
Les Etats-Unis, qui, comme la Turquie et l'Union européenne, considèrent le PKK comme une organisation terroriste, se sont efforcés de dissuader Ankara et ont plaidé pour des efforts concertés, impliquant également Bagdad.
Une rencontre entre le président américain George W. Bush et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est par ailleurs prévue le 2 octobre à Washington sur ce sujet.
Les combats entre forces de sécurité et PKK ont fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection en 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.