Le leader chiite radical Moqtada al-Sadr est accueilli par le président de la région autonome kurde, Massoud Barzani, à Erbil samedi 28 avril.
La crise politique en Irak ouvre un nouveau chapitre. Réunis samedi 28 avril à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, les principales figures de la coalition ont lancé un appel en faveur d’une meilleure application des principes démocratiques. Si le Premier ministre Nouri al-Maliki se garde pour l’heure de tout commentaire, les Kurdes agitent à nouveau la menace d’une sécession.
En l’espace de quelques semaines le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani est passé du rôle de médiateur entre les différentes factions politiques, à celui d’opposant le plus farouche.
Celui qui, 16 mois auparavant, avait permis à Nouri al-Maliki de rester au pouvoir, l’accuse désormais de dérive autoritaire, et exige un meilleur partage du pouvoir. Un changement de position ouvertement exprimé depuis l’aggravation du désaccord entre l’autonomie kurde et Bagdad, portant sur le partage des rentes pétrolières.
Autre protagoniste crucial dans cette crise, Moqtada el Sadr, arrivé tout droit d’Iran pour assister à la réunion. Si l’imam radical chiite a également fait part de ses inquiétudes et de son mécontentement, le dirigeant de la deuxième formation politique irakienne privilégie toujours la voie du dialogue et refuse d’envisager un quelconque retrait de confiance du parlement, tel que le proposent les sunnites.
Outre Massoud Barzani et Moqtada el Sadr, les deux chefs de la coalition laïque, soutenue par les sunnites, Iyad Allawi et Oussama Noujaifi participaient à la réunion. Ensemble, ils ont lancé un « un appel pour activer les mécanismes démocratiques de gestion des affaires du pays afin de prévenir les dangers qui menacent » la démocratie selon eux. Ils souhaitent notamment que Nouri al-Maliki ne se présente pour troisième mandat en 2014, ce que le Premier ministre avait accepté avant de revenir sur ses engagements.
A quelques jours de la conférence nationale visant la réconciliation politique, le ton est donné, alors que le lieu même de la réunion fait toujours débat entre Bagdad et Erbil.