Mercredi 7 février 2024 à 19h07
Paris, 7 fév 2024 (AFP) — Deux hommes proches des ultranationalistes turcs sont en garde à vue à Paris actuellement, suspectés d'apologie du terrorisme, a appris l'AFP mercredi de source proche du dossier.
Interrogé par l'AFP sur un article de BFMTV, le parquet de Paris a simplement confirmé qu'"une enquête a été confiée par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne au 1er district de police judiciaire, du chef d'apologie du terrorisme en ligne" et que "deux personnes sont actuellement en garde à vue".
Selon une source proche du dossier, ces deux personnes sont suspectées par leurs publications d'être affiliées à la mouvance ultranationaliste turque.
Selon la chaîne d'information, ces deux personnes sont membres des "Loups gris", un mouvement ultranationaliste turc proche des nationalistes alliés au gouvernement, et ont été arrêtées mardi à Strasbourg et Saint-Etienne.
Ce mouvement, dont de nombreux membres soutiennent le président Recep Tayyip Erdogan, a été dissous en France en novembre 2020, provoquant des tensions entre Ankara et Paris.
A l'origine, les "Loups gris" sont un surnom donné aux membres des "Foyers idéalistes", un mouvement ultranationaliste qui s'est développé à partir des années 1960 dans l'orbite du parti turc d'extrême droite MHP.
Ralliés à l'idéologie "panturquiste" et soupçonnés d'accointances avec la mafia turque, ils ont surtout fait parler d'eux dans les années 1970 et 1980 par leurs actions violentes dans les rues et sur les campus en Turquie contre des militants de gauche et des minorités, allant jusqu'au meurtre.
En annonçant sa dissolution en novembre 2020, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait qualifié les "Loups gris" de groupe qui "incite à la discrimination et à la haine et est impliqué dans des actions violentes".
Les "Loups gris", dont le nombre est difficile à quantifier, avaient été accusés par le gouvernement d'avoir participé à des incidents entre les communautés turque et arménienne près de Lyon.
Ils promeuvent "une idéologie tendant à discriminer voire à provoquer à la violence contre les personnes d'origine kurde et arménienne", affirmait le décret de dissolution.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.