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Apologie du terrorisme: deux hommes suspectés d'être des "loups gris" mis en examen à Paris


Jeudi 8 février 2024 à 21h48

Paris, 8 fév 2024 (AFP) — Deux hommes suspectés d'appartenir au mouvement ultranationaliste turc des "Loups gris" ont été mis en examen jeudi à Paris pour apologie du terrorisme et reconstitution d'un groupe de combat dissous, a appris l'AFP du parquet de Paris et d'une source proche du dossier.

A la suite d'une enquête confiée par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris aux enquêteurs du 1er district de police judiciaire, une information judiciaire a été ouverte jeudi, a précisé le parquet.

Deux personnes, "nées en France en 2000 et 2003" et qui selon BFM TV avaient été interpellées mardi à Strasbourg et Saint-Etienne, ont été mises en examen pour apologie publique en ligne d'un acte de terrorisme et participation au maintien ou à la reconstitution de groupe de combat dissous, a indiqué le ministère public.

"Sans antécédents, ils ont été placés sous contrôle judiciaire. L'instruction aura notamment pour objet de poursuivre les investigations sur leur matériel informatique", a-t-on ajouté.

BFM TV avait indiqué que ces deux personnes étaient membres des "Loups gris", un mouvement ultranationaliste turc proche des nationalistes alliés au gouvernement. Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP qu'ils étaient suspectés d'appartenir à ce groupe.

Ce mouvement, dont de nombreux membres soutiennent le président Recep Tayyip Erdogan, a été dissous en France en novembre 2020, provoquant des tensions entre Ankara et Paris.

A l'origine, les "Loups gris" sont un surnom donné aux membres des "Foyers idéalistes", un mouvement ultranationaliste qui s'est développé à partir des années 1960 dans l'orbite du parti turc d'extrême droite MHP.

Ralliés à l'idéologie "panturquiste" et soupçonnés d'accointances avec la mafia turque, ils ont surtout fait parler d'eux dans les années 1970 et 1980 par leurs actions violentes dans les rues et sur les campus en Turquie contre des militants de gauche et des minorités, allant jusqu'au meurtre.

En annonçant sa dissolution en novembre 2020, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait qualifié les "Loups gris" de groupe qui "incite à la discrimination et à la haine et est impliqué dans des actions violentes".

Les "Loups gris", dont le nombre est difficile à quantifier, avaient été accusés par le gouvernement d'avoir participé à des incidents entre les communautés turque et arménienne près de Lyon.

Ils promeuvent "une idéologie tendant à discriminer voire à provoquer à la violence contre les personnes d'origine kurde et arménienne", affirmait le décret de dissolution.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.