Samedi 19 novembre 2022 à 14h18
Londres, 19 nov 2022 (AFP) — Des véhicules d'intervention de la police londonienne et des officiers armés ont été déployés devant la télévision en persan Iran International, dont deux journalistes basés au Royaume-Uni ont fait l'objet de menaces de la part de l'Iran, a indiqué la chaîne samedi.
La police "a déployé des véhicules d'intervention", a dit à l'AFP un porte-parole de la chaîne. "Il y en a environ sept maintenant. C'est une dissuasion massive", a-t-il ajouté.
"Nous n'entrerons pas dans les détails des mesures de sécurité, mais elles comprennent la présence d'officiers de police armés", a indiqué pour sa part la police londonienne à l'AFP.
"La police, tout comme le gouvernement (...), nous a énormément soutenus", a salué le porte-parole d'Iran International.
Cette chaîne de télévision en persan basée à Londres a indiqué le 7 novembre que deux de ses journalistes travaillant au Royaume-Uni avaient reçu des menaces de mort de la part des Gardiens de la Révolution (l'armée idéologique de Téhéran).
Quelques jours plus tard, le gouvernement britannique a convoqué le chargé d'affaires iranien.
"La police nous a dit qu'il y avait un risque grave et crédible pour la vie de deux de nos collaborateurs", a indiqué le porte-parole d'Iran International. "Les menaces à notre encontre se sont intensifiées avec les manifestations en Iran, car nous les couvrons 24 heures sur 24".
Ces manifestations ont démarré après la mort mi-septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
La contestation est réprimée dans le sang, avec près de deux cents morts selon le comptage d'une ONG basée hors d'Iran.
Mercredi, le patron du renseignement intérieur britannique a affirmé que la République islamique cherchait à "kidnapper ou tuer" des Britanniques qu'elle considère comme des "ennemis du régime".
Téhéran émet des "menaces directes sur le Royaume-Uni via des services de renseignements agressifs", a indiqué Ken McCallum, précisant qu'"au moins dix menaces potentielles" avaient été repérées cette année.
Les journalistes d'Iran International sont "habitués à ce stress" même si c'est "très très difficile pour eux", a indiqué le porte-parole de la chaîne. "Leurs familles sont menacées en Iran", a-t-il dit à l'AFP. "Les communications téléphoniques sont difficiles avec les familles car on ne sait jamais si on est sur écoute".
"Récemment, à Téhéran, des avis de recherche ont été lancés avec le visage de certains de nos présentateurs", a ajouté le porte-parole
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.