Vendredi 18 novembre 2022 à 16h26
Paris, 18 nov 2022 (AFP) — Des manifestants ont scandé des slogans contre le pouvoir iranien vendredi lors des funérailles d'un jeune garçon tué, selon sa famille, par les forces de sécurité, ont rapporté l'ONG Iran Human Rights (IHR) et le média en ligne 1500tasvir.
L'Iran est le théâtre d'un mouvement de contestation déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs pour avoir d'après celle-ci enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Les autorités dénoncent des "émeutes" et ont arrêté plus de 15.000 manifestants selon l'IHR basée à Oslo.
Vendredi, des dizaines de personnes se sont rassemblées dans la ville d'Izeh, dans la province du Khouzistan (sud-ouest), pour les obsèques de Kian Pirfalak, 9 ans, selon des photos diffusées par l'agence de presse iranienne Isna.
Dans une vidéo diffusée par l'IHR et 1500tasvir, on entend une femme présentée comme la mère de l'enfant accusant les forces de sécurité d'avoir tué son fils Kian mercredi.
Les médias officiels iraniens ont eux attribué l'attaque qui a fait sept morts au total à des "terroristes".
"Ecoutez-moi pour savoir comment l'attaque a eu lieu, parce qu'ils mentent quand ils disent que c'est une attaque terroriste", a dit la femme dans la vidéo. "Des membres des forces de l'ordre en civil ont tué mon fils. C'est ce qui s'est passé", a-t-elle ajouté.
Outre le petit Kian, Sepehr Maghsoudi, âgé de 14 ans, a aussi été tué dans l'attaque d'Izeh, selon des médias d'opposition basés à l'étranger.
"Mort à Khamenei", ont crié lors des funérailles des manifestants selon une autre vidéo postée par 1500tasvir, en référence au guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei.
Les funérailles de manifestants tués dans la répression donnent généralement lieu à des rassemblements pour dénoncer la mort de Mahsa Amini, et plus généralement pour s'en prendre au pouvoir.
Le gouverneur de la province du Khouzistan, Sadegh Khalilian, a affirmé que des "éléments" étrangers étaient derrière l'attaque de mercredi, d'après l'agence iranienne Fars, proche des autorités.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.