Mardi 25 octobre 2022 à 13h59
Téhéran, 25 oct 2022 (AFP) — Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a accusé mardi les Etats-Unis de "traîner les pieds" au lieu de prendre une décision pour relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances.
"Aujourd'hui, ce sont les Américains qui doivent prendre une décision, mais ils traînent les pieds", a déclaré M. Raïssi devant des représentants de médias asiatiques à Téhéran.
Des négociations sont en cours depuis avril 2021 entre Téhéran et les grandes puissances pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans l'accord international sur le programme nucléaire iranien de 2015, avec à la clé pour la République islamique une levée des mesures punitives qui permettrait à l'Iran de disposer de ses fonds gelés à l'étranger.
Le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord en 2018, sous la présidence de Donald Trump, et la réimposition de sanctions économiques sévères avaient incité l'Iran à revenir sur ses propres engagements.
"La République islamique veut obtenir la levée des sanctions", a encore dit M. Raïssi.
Ses déclarations interviennent alors que l'Iran est confronté depuis près de six semaines à un mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs pour infraction au strict code vestimentaire strict de la République islamique.
Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors de ces manifestations. Des centaines d'autres parmi lesquelles nombre de femmes ont été arrêtées.
Samedi, Téhéran a accusé Washington d'appuyer ces manifestations pour faire pression sur le gouvernement iranien, afin d'obtenir des concessions dans les négociations sur le nucléaire.
Le 13 octobre, Washington avait affirmé qu'un retour à l'accord de 2015 n'était pas "probable à court terme".
"Nous nous concentrons aujourd'hui sur la manière de faire rendre des comptes au régime (iranien) pour ce qu'ils font" aux manifestants, avait dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.