Lundi 29 octobre 2007 à 11h57
LONDRES, 29 oct 2007 (AFP) — Le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a estimé que la crise avec la Turquie au sujet des rebelles kurdes réfugiés dans le nord de l'Irak était "extrêmement sérieuse" et a reproché à Ankara d'esquiver toute solution diplomatique.
Dans un entretien à la BBC télévision, M. Zebari a regretté dimanche soir que la Turquie ne se soit pas, lors d'une rencontre vendredi à Ankara, montrée plus "réceptive" aux propositions de la délégation irakienne visant à empêcher les infiltrations meurtrières en Turquie de combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Bagdad avait suggéré à cette occasion de faire surveiller les frontières du Kurdistan irakien par les forces de la coalition et de "renforcer" les postes-frontières du nord de l'Irak avec des armes et de l'équipement. Ankara avait jugé ces mesures insuffisantes et trop longues à mettre en oeuvre.
"Ils réclament que le gouvernement irakien leur remette les personnages centraux ou les dirigeants du PKK", a expliqué M. Zebari. "Mais ils ne sont pas sous notre contrôle en fait. Ils sont dans les montagnes, ils sont armés".
Le ministre s'est inquiété de la perspective d'une intervention armée de la Turquie dans le nord de l'Irak contre les 3.000 à 4.000 rebelles du PKK, qui "rend les gens extrêmement, extrêmement nerveux et inquiets" et aurait "des conséquences désastreuses" pour la stabilité des deux pays et de la région.
La Turquie a massé des troupes dans le sud du pays, près de la frontière avec l'Irak, et des unités de commandos ainsi que de l'équipement militaire ont été acheminés dans cette zone, selon la presse turque.
"Ce serait une décision unilatérale et c'est pourquoi les gens s'y opposent", a repris M. Zebari. "C'est pourquoi le gouvernement irakien et le peuple irakien sont unis pour ne pas voir leur souveraineté, leur intégrité territoriale ébranlées par un pays voisin ami".
Alors que s'annonce une semaine d'intenses échanges diplomatiques, un nouvel entretien entre M. Zebari et son homologue turc Ali Babacan est prévu en marge d'une Conférence internationale des pays voisins de l'Irak, les 2 et 3 novembre à Istanbul.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.