Jeudi 10 juillet 2008 à 18h47
BERLIN, 10 juil 2008 (AFP) — Le groupe séparatiste kurde PKK, qui a revendiqué jeudi l'enlèvement de trois alpinistes allemands en Turquie pour protester contre la "répression" de Berlin à son encontre, est interdit en Allemagne depuis près de 15 ans.
Mais le Parti des travailleurs du Kurdistan, qui opère sous des noms différents mais demeure connu sous le nom de PKK, bénéficie toutefois de soutiens solides en Allemagne du fait de la présence depuis des années de près d'un demi million de Kurdes, la plupart de nationalité turque.
Quelque 11.500 d'entre eux sont d'ailleurs fichés comme soutenant activement le mouvement séparatiste, selon l'Office allemand pour la protection de la Constitution, chargée de la traque des organisations extrémistes.
Lors d'une visite en février en Allemagne, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait d'ailleurs ouvertement reproché aux Européens --désignant notamment les Allemands-- de laisser le PKK recueillir des fonds chez eux et de relâcher les extrémistes qu'ils arrêtent.
Le PKK a récemment collecté cinq millions d'euros rien que dans un pays européen, avait affirmé M. Erdogan sans nommer ce pays.
Le PKK est interdit en Allemagne depuis novembre 1993, et est considéré comme une organisation terroriste par l'Union européenne depuis avril 2002.
Depuis plusieurs années déjà, pas un mois ne se passe en Allemagne sans l'annonce d'une arrestation ou l'ouverture du procès de militants du PKK. Certains utilisent la menace pour recueillir des fonds auprès de la communauté kurde.
Par ailleurs, le mois dernier, le ministre allemand de l'Intérieur Wolfgang Schäuble avait interdit à la chaîne de télévision kurde Roj TV, basée au Danemark, de travailler sur le territoire allemand, affirmant qu'elle servait la propagande du PKK.
Le ministre avait également ordonné la fermeture d'une société de production télévisée, VIKO Fernseh Produktion GmbH, basée à Wuppertal, dans l'ouest de l'Allemagne, qui produisait des émissions pour Roj TV.
Le PKK se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie. Le conflit a fait plus de 37.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.