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Turquie: deux tués lors d'une manifestation de Kurdes (responsable)


Mardi 15 decembre 2009 à 13h34

DIYARBAKIR (Turquie), 15 déc 2009 (AFP) — Deux personnes ont été tuées et plusieurs blessées mardi dans le sud-est de la Turquie lorsqu'un commerçant a ouvert le feu sur des manifestants qui dénonçaient la dissolution par la justice du principal parti pro-kurde du pays, a indiqué un élu local.

L'homme, armé d'un fusil d'assaut, a ouvert le feu sur une foule qui protestait dans la ville de Bulanik (province de Mus), contre l'interdiction prononcée vendredi par la Cour constitutionnelle du parti pro-kurde DTP, a indiqué le maire local, Ziya Akkaya, sur la chaîne d'information NTV.

Deux personnes ont été tuées et sept ou huit blessées, a ajouté le maire.

Selon l'agence Anatolie, les manifestants ont saccagé des magasins et des banques.

Le DTP (Parti pour une société démocratique) a été interdit pour collusion avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation considérée comme terroriste par Ankara et par de nombreux pays.

NTV a diffusé des images où l'on voit notamment plusieurs dizaines de manifestants lancer des pierres contre la police anti-émeutes qui riposte avec des grenades lacrymogènes et des canons à eau.

Les manifestants s'en sont pris aux boutiques qui ne fermaient pas -- mesure traditionnellement utilisée pour appuyer la cause kurde dans le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de Kurdes, a indiqué NTV.

Necmettin Dede, le maire de la ville de Mus, dont dépend administrativement Bulanik, a exclu de son côté sur NTV une attaque à caractère ethnique, c'est-à-dire entre Kurdes et Turcs.

Lundi, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait appelé à l'unité nationale.

Les affrontements entre Kurdes et forces de l'ordre se poursuivent depuis plusieurs semaines dans plusieurs villes de Turquie pour dénoncer d'une part les conditions carcérales du chef-fondateur du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, et d'autre part la dissolution du DTP.

Des dizaines d'arrestations ont eu lieu.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.