Vendredi 29 avril 2011 à 14h58
NICOSIE, 29 avr 2011 (AFP) — Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi contre le régime syrien, en particulier à Damas, Homs (centre), Banias (nord-ouest) et dans les régions à majorité kurde, bravant l'interdiction imposée par le régime, ont rapporté des militants.
Répondant l'appel des "jeunes de la révolution syrienne" pour participer au "vendredi de la colère", des manifestants se sont rassemblés à Midane, un quartier de Damas, ont affirmé des militants à l'AFP.
A Saqba, près de la capitale, un témoin a affirmé que plusieurs milliers d'habitants étaient descendus dans les rues pour appeler à la chute du régime.
Dans la ville industrielle de Homs, des milliers de personnes criaient "à bas le régime", d'après des vidéos filmées par des militants et diffusées pour la première fois en temps réel sur internet.
A Banias, près de 10.000 personnes manifestaient en début d'après-midi, selon des militants des droits de l'Homme.
Des habitants de la ville, mais également des personnes venues de villages voisins, ont appelé à "la chute du régime" et scandé "Liberté, solidarité avec Deraa", foyer de la contestation dans le sud du pays assiégé depuis lundi par l'armée.
A Deir Ez-Zor, à 460 km au nord-est de Damas, deux manifestations ont par ailleurs été réprimées "à coups de bâtons et de câbles électriques", a affirmé à l'AFP Nawwaf al-Bachir, un militant des droits de l'Homme. Un millier de protestataires étaient sortis des mosquées Al-Farouk et Al-Othman avant d'être dispersés par les forces de sécurité.
Et à Ar Raqqa, à 540 km au nord-est de la capitale, 300 à 400 personnes manifestaient, en criant "Dieu tout puissant, faites que le siège à Deraa soit levé", a affirmé à l'AFP Abdallah al-Khalil, membre d'une association de défense de droits de l'Homme.
Dans la région à majorité kurde du nord de la Syrie, 15.000 personnes ont manifesté sans incident à Qamichli et dans trois localités environnantes. Ils scandaient "unité nationale" et "par notre âme et notre sang nous nous sacrifions pour Deraa", ont affirmé Radif Moustapha, président du comité kurde pour les droits de l'Homme et Hassan Berro, un autre activiste.
Le ministère de l'Intérieur avait appelé vendredi matin "les frères citoyens à contribuer de manière efficace à la stabilité et à la sécurité (...) en s'abstenant de mener des manifestations ou des sit-in sous n'importe quel slogan, sans avoir obtenu d'autorisation officielle", selon un communiqué diffusé par l'agence officielle Sana.
Le ministère avait précisé que "les lois en vigueur en Syrie seront appliquées afin de préserver la sécurité des citoyens et la stabilité du pays".
Selon un décret publié le 19 avril, une autorisation officielle est requise pour l'organisation d'une manifestation.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.